Accès membres:

Pseudo:

Mot de passe:


Création de compte

Mot de passe perdu ?



Chroniques indonésiennes (2/2)
> Format Imprimable     > Envoyer l'article à un ami     > Les autres article du sujet spotsduMonde     > Ecrire un article
suite du Récit d'un surf trip en Indonésie. Un long voyage, des vagues, des rencontres, des galères, la vie quoi...

 

 Voilà la suite du récit de bobolechameau! (ledébut ici http://www.surf4all.net/article779.html )

Le lendemain, l’excitation est toujours là mais la crainte de la vague a laissé la place à la confiance. Trop de confiance peut être. Sur ma première vague, je me glisse dans un barrel dont je sors assez rapidement, surmotivé je décide de m’en coller un deuxième sur la même vague. Magnifique vision qui s’assombrit assez vite, je suis enfermé très profond dans le tube et l’eau commence à bouillonner sérieusement en bas de la vague. La place dans le tube se réduit et suite à un instant de doute je me fais aspirer par la paroi. Je me fais ensuite rejeter par la lèvre sur le reef à sec. Boum. Je sens l’omoplate taper comme une chute de skate ou de snowboard. Je me relève, un peu déçu de m’être fait avoir et un peu sonné malgré tout. Je reviens doucement au peak car j’ai du mal à ramer avec le bras droit. Je demande aux autres l’état des dégâts. Ca saigne un peu sur tout le dos. C’est le prix à payer pour cette vague fabuleuse… La prochaine fois je reviendrai avec un casque.

Quand on voit la configuration à marée basse on comprend mieux

Un peu calmé pour l'après midi, je reste sur le bateau à jouer au Uno barbie avec les girls...

Les jours suivants sont consacrés à l’autre gauche de l’île, les droites étant balayées par un vent détestable. Yann est comme à la maison et score vague sur vague.

Ma 6’7 rend définitivement l’âme sur un take off hyper creux enchaîné dans un tube épais. Verdict : latte de la planche pliée. Si j’ajoute à cela les entrées d’eau au niveau de la prise en main et le boîtier d’aileron gauche qui prend l’eau (gênant pour surfer des gauches non ?) je fais mes adieux à mon fidèle destrier. Rahan nous gratifie d’un magnifique tube en filigrane vu de derrière la vague, on distingue même sa queue de cheval blonde par transparence.

Les tubes s’enchaînent et la confiance monte dans le rang des surfeurs.

Cette confiance, grandement amplifiée par le cadre de vie du bateau, contribuera sans doute à la tragédie qui conclura notre boat trip. C’est vrai qu’il y a de quoi se sentir bien sur ce petit bateau, avec 8 potes et 3 pécheurs indonésiens qui sont aux petits soins pour nous. Des beignets de banane au p’tit dej,

à la séance de plongé en apnée, en passant par les chansons endiablées sous les étoiles, la vie est vraiment belle au paradis.

Seulement voilà, le destin nous mis sur le chemin d’un falaise à sauter. Emilie, franchement raisonnable habituellement compte tenu de son dos fragile est montée voir comment ça se passait du haut des dix mètres du promontoire sans intention de sauter. Sans doute avec un peu de flemme pour redescendre et un trop plein de confiance, elle se laissa aller dans le vide. La violence du choc la plongea dans un univers de souffrance dont elle est doucement en train de revenir. Du paradis, on bascula dans l’enfer. Un brancard fût improvisé avec une planche de surf, des sarongs et des leachs pour la remonter sur le bateau. Il lui fallu 24h pour rentrer à Jakarta et enfin avoir accès à la morphine salvatrice. Entre temps elle dû souffrir 5h le temps de rentrer au port à subir le clapot levé par ce satané vent et la nuit fût longue.

Une scène digne d’apocalypse now eu lieu lors de l’arrivée de l’hélicoptère dans le soleil levant. Le village était en transe et on dû débarquer la star sur une plage un peu plus loin alors que l’hélicoptère se posait sur le seul terrain de foot du coin dépourvu de cocotiers…

De retour à Jakarta, l’hôpital nous appris qu’Emilie avait une vertèbre explosée et qu’elle devait aller à Singapour pour se faire opérer. La courageuse Myriam décida d’accompagner Emilie dans son calvaire pendant que nous nous préparions pour la prochaine étape.


__Le stadium __

Pas question de finir cette balade sur cette note de tristesse. On a passé une semaine terrible tous ensemble alors, en hommage à Emilie, on décide d’aller passer une nuit de fête au Stadium. Cette boite est proprement hallucinante. C’est une arène dans laquelle les jeunes indonésiens de Jakarta viennent se défouler. Ouverte du jeudi soir au lundi midi, on y croise surtout des indonésiens mais un ou deux occidentaux y traînent quand même. Après une before chez un expatrié qui fêtait son départ, on se retrouve dans les petites salles intimes karaoké du 1er étage. Quelques whisky coke plus tard on se trouve prêt à enchaîner dans l’arène. Un podium au fond sur lequel les DJ mixent et des gens dansent, une fosse, des allées autour, un énorme bar et des balcons surplombant la fosse. En me baladant sur un de ses balcons mal éclairés, je croise une personne trop massive pour être indonésienne. Je la regarde plus attentivement et je vois qu’elle me fixe. Non ! C’est le Dude ! Le seul, le vrai, l’unique. L’Indonésie est vraiment toute petite. La nuit s’achève à 10h du matin pour moi et la piscine de Yann est franchement la bienvenue. Le temps de récupérer et je repars le lendemain pour la dernière étape du voyage.

Pramur

Trois jours. C’est tout ce qui me reste pour profiter des courtes gauches tubulaires de ce spot dont tout le monde me parle. Le trajet est long surtout que mon chauffeur n’a aucune idée d’où s’est. On arrive au bout du monde dans un losmen où je suis accueilli par la mama qui connaît bien entendu Yann qui a même débarqué là une fois avec 25 potes dans un bus qu’ils avaient loué exprès. Pas de doute, ce spot est magique et complètement désert.

Il y a en plus un potentiel exceptionnel de spots inexploités autour. Je me colle une session magique où je tombe sur les basques que j’avais rencontré dans l’avion. Ca fait quelques jours qu’ils s’envoient tube sur tube jusqu’à l’overdose. Après quelques vols au take off au début, je trouve le timing et les barrels s’enchaînent. Je pars sur une vague de taille raisonnable (2m) et je vois une section qui jette devant moi, au bluff je décide de rentrer dans le tube par la porte de derrière sans vraiment y croire. Je me retrouve dans une caverne ornée d’une décoration à mi-chemin entre les peintures préhistoriques et la chapelle sixteen. Debout dans ce tunnel, je m’extasie et je n’en croie pas mes yeux quand je découvre que la sortie est plus grande que celle du tunnel du mont-blanc. Je sors de là comme une fleur et j’hurle. L’après midi est nettement plus rock-and-roll avec sensiblement plus de taille et personne à l’eau pour me tenir compagnie. Je tiens quand même à remercier mes amis basques pour leurs indications depuis le bord pour me prévenir de l’arrivée des séries qui n’auraient pas manqué de m’aplatir sur le corail. Ils furent aidés dans cette tache par mes compagnons de losmen, des gars de l’île d’Oléron avec qui j’ai d’ailleurs passé des soirées plus qu’arrosées.


Pour finir en beauté, je suis allé jeter un œil au spot légendaire à 1h de mob. Compte tenu de la taille de la houle et de l’état de mon dos j’ai décidé d’y aller juste avec un appareil photo pour éviter de revenir dans une caisse de sapin. Après une belle randonnée partagée entre traversées de petits villages paumés dans des champs de cocotiers

et de gués partiellement à sec


et après avoir croisé quelques vaches sympathiques, on est arrivé au spot ultime. Une vague parfaite qui tient le gros en produisant un bowl fabuleux et en ouvrant systématiquement évacuant toute possibilité de mauvaise surprise.

Je suis resté 2h à scotcher sur ces vagues en ne croisant que deux pécheurs indonésiens complètement inconscient du spectacle auquel ils assistaient depuis des années. Le départ était programmé à 1h du matin avec mes amis basques. Pour attendre, un des membres de la Oléron’s team, Ben est resté pour m’aider à représenter la France lors d’un match Australie-France de picoleurs de bière. Match gagné par la France en raison de l’abandon par vomi d’un des australiens.

Il m’a fallu plus de 48h pour rentrer en France à cause de cette merveilleuse Saudi Arabian Airlines. Il fallait bien ça pour que la transition se fasse en douceur avec la dure réalité française…


Par mitirapa

 
Commentaires:
Désolé il faut etre membre pour écrire un commentaire
Création de compte membre



 
Serveur V2
Déclaration CNIL: 1088896