Session du 15 mars 2003.
14 mars 2003, grand soleil de printemps, brise de sud sur le plateau rocheux qui domine la baie. J’accélère dans le single-track qui mène à la barre rocheuse, curieuse sensation de glisse sur mon VTT. Un large panorama s’offre à moi, la mer est lisse et le soleil s’apprête à s’y baigner. L’air du jour qui fini est doux, c’est « l’été ». A l’emerveillement du spectacle succède l’inquiétude …
Pas de mouvement de houle c’est pas de surf pour demain, ce cadeau de la nature que j’attends chaque année à la même époque. 15 mars 2003, les pneus crissent sur l’asphalte détrempée à la pointe du jour. Dans le froid et la pluie je pars chercher des vagues. Comme il est bizzare, étrange, que la météo ait ainsi changé le temps d’une nuit. Les reports de la veille donnaient de la houle d’est à sud-est sans amplitude et sans conviction. Et comme je le dis à J’B qui me téléphone : j’y vais à l’intuition. Il me rejoindra si je trouve.
Je me rends à Breakboards, le bien nommé : le pic démarre sur le pas-beaucoup-d’eau, déferle sur le « y-a-peu-voire plus –d’eau » pour finir dans un shorebreak casseur de planche. Je m’y suis fait découaner à moultes reprises, mais cette magnifique calanque incruster dans des falaises de terre rouge, capte des houles improbables comme nul autre spot et est, quelques fois, le seul à fonctionner.
Du parking qui surplombe la mer, je constate, encore une fois, que Breakboards est fidèle à (moi) lui-même. La droite d’un bon mètre, vierge de tout intrus, creusent à souhaits offrant une épaule qui incite irrésistiblement aux rollers.
Enfin de quoi tester mon nouveau fish ! En posant ma board sur l’eau ces 6.2’ me paraissent minuscules …
« mais motivé et prêt à en chier je suis ! »
(in Star War. Maître Yoda s’adressant à la maîtresseYoda à la veille de l’attaque de l’étoile noire)
Premier take off bien à l’inside … trop à l’inside : capotage instantanné et barefoot gencives (je suis seul et personne ne le saura) De retour au pic, j’opte pour un placement moins extrème et là l’engin me surprend par sa vitesse phénoménale. En un clin d’œil, je double la section en « fermetage » pour rechoper l’épaule, et « tricotter » du bottom/roller jusqu’au sable. Bluffer par ce ride, j’exulte à grands coups de poings dans l’eau (je suis seul et personne ne le saura - bis).
Quelques vagues plus tard, et l’adrenaline qui « running around my brain », J’B me rejoint au pic et m’assène qu’il n’y a des vagues qu’ici et que c’est incroyable … Ce qui est incroyable c’est que dans l’instant qui suit, le vent s’essouffle, la houle entre proprement et la glassification s’installe. S’ensuit une session « miracle », à 2 sur le spot, la tienne/la mienne… Plus de 2 heures ont passé quand le vent et 2 surfeurs font leur apparition. Avec J’B, nous avons notre dose et nous regagnons la terre, préservant ainsi l’essence de cette session « magique ».
*Ce jour là, la houle ne faiblira pas. Nous aurons été 2 à nous partager "mes vagues" car c'est mon anniversaire et la nature à ce don de gratifier de cadeaux inestimables ceux qui vivent à son tempo et qui la respecte
(*mars 2002 …)
16 mars 2003. Soleil – vent variable faible – mer belle.
