Il était une fois une bande de jeunes (et moins jeunes) héros qui souhaitaient se rencontrer pour s'affronter dans une joute surfique féroce, sur leurs fidèles et fières planches. La bataille devait avoir lieu dans la contrée de Brétignolles-sur-mer, fief des accueillants ventrachoux.
Le départ fut donné pour les chevaliers versaillais le jeudi 25 mai de l'an de grâce 2006, à dix heures trente. Après un long périple en carrosse de location à travers les contrées très verdoyantes de notre beau royaume françois, nous arrivâmes dans la grisaille de l'après-midi.
Après notre installation dans un château, cerné par une douve fangeuse et au bord de l'océan furieux et déformé par le vent, nous partîmes à l'aventure afin de rencontrer les autres chevaliers que nous ne connaissions pas.
Après une première halte infructueuse auprès de gueux se rendant à un grand festoiement musical, nous nous retrouvâmes enfin face aux chevaliers ventrachoux Papaya et Doudou85, dans leur grand carrosse blanc. Après moult discussions sur le temps déplorable et l'avenir du futur terrain des joutes, nous retrouvâmes les chevaliers bretons, en arrivage direct de leur campement. Alors que certains partirent s’entraîner pour la future joute sous un ciel venteux et dans une houle capricieuse, nous rentrâmes nous réchauffer et nous sustenter dans une auberge voisine du château.
Le lendemain, nous partîmes visiter le littoral vendéen sous un ciel plombé par les nuages, la pluie menaçant de s’abattre à chaque instant. Nous longeâmes une côte découpée, rocailleuse, parsemée de dunes verdoyantes mais point de vagues rugissantes à l’horizon.
L’après-midi, nous décidâmes quand même de tenter l’aventure sur les vagues vendéennes, à la Plage des Dunes, sur le site de la joute. Ce fut une succession de mousses blanchâtres déferlant sans discontinuer, ne me permettant pas de reprendre en douceur après une longue période sans contact avec l’Océan. Dépitée de ne pas avoir trouvé des conditions favorables et de ne pas avoir rencontré les autres chevaliers, j’arrêtai la session rapidement, avec l’espoir de voir le soleil et les vagues propres le lendemain, comme annoncé par notre hôte Doudou85.
Quand nous nous réveillâmes le samedi, le satané brouillard était encore là, bien humide.
Nous partîmes pour la Plage des Dunes, bien décidés. En chemin, nous passâmes devant un dolmen bien mystérieux.
Sur le champ de bataille des Dunes, les vagues étaient de faible taille et sans puissance mais je décidai d’aller les affronter, alors que mes compagnons versaillais refusèrent le combat. Les chevaliers bretons et vendéens s’en allaient peu à peu, il ne restait plus que ceux du cœur de la France, terre de châteaux flamboyants. Nous partageâmes les vagues dans un esprit chevaleresque, même si la lutte pour démarrer sur chacune d’elle était serrée. Je pris une seule bonne vague, l’ultime, qui me donna envie de continuer la lutte.
La joute devait avoir lieu l’après-midi ! Sous un ciel plus clément, nous partageâmes plutôt les vagues. Chacun pouvait glisser, en chevauchant son surfboard ou son bodyboard. Tous les chevaliers avaient sorti leurs armes pour la joute : Doudou85 avec son longboard fleuri, Caly et son body, Tyvain, casqué, avec sa planche verte, et une lèvre coupée par le fait d’une planche adverse malmenée par Neptune…
Malgré des attaques sournoises lancées depuis la plage, à coups de ballon de football américain, par un chevalier félon que je ne nommerai pas, je pus glisser sur les flots, en évitant tant bien que mal les collisions avec les chevaliers Arnaud, Tyvain ou Caly. Les vagues n’étaient pas monstrueuses mais nous passâmes quand même une très bonne après-midi.
Excalibur, appelée aussi « Omni », fut même sortie de son fourreau. Le chevalier Doudou85, encouragé par Papaya, essaya cette arme surpuissante qu’il mania difficilement au début.
Puis arriva le moment de se séparer pour rentrer se réchauffer au château. Le puissant astre solaire avait quand même réussi à nous colorer grâce à ses puissants rayons.
Nous nous donnâmes rendez-vous pour la pitance du soir dans une auberge à pizzas. Nous arrivâmes les premiers car nous avions grand’faim. Nous commandâmes de quoi reconstituer nos forces mises à mal par le froid et l’effort. Les autres chevaliers, après avoir absorbé longuement quelques breuvages de couleur or, arrivèrent plus tard et ne trouvèrent plus de place dans l’auberge. Ils décidèrent d’aller voir ailleurs, peut-être pour retrouver un certain Lucien si j’ai bien compris…Nous nous séparâmes en prévoyant de se rencontrer bientôt, lors d’une brestouze ou ailleurs, bienheureux d’avoir pu se rencontrer pour partager les cadeaux de Neptune…
Le lendemain, après un bref coup d'oeil à l'Océan nous repartîmes dans notre fief versaillais sous le ciel gris, le cœur rempli de joie et de bon esprit, enchantés de l’accueil ventrachoux. Vivement la prochaine joute!
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