Une mer plate, un soleil de printemps et une bonne brise de mer, l’idéal pour déclencher une session windsurf. Chargement du matos petit temps dans la caisse et 10 minutes de U2 (le best of 80/90) plus tard, je gré 8 m2 et 60 cm d’aileron histoire de planer avec un pet de nonne.
La plage se trouve dans une zone de dévent et il me faut dans un premier temps remonter au pré pour toucher de l’air frais en direction de la pointe Cave. Au fur et à mesure la traction dans les bras devient plus importante et il manque peu de vent pour partir au planing. A 400 m du bord soudain l’eau frémis annonçant l’arrivée de la risée, j’abat (abattre = s’éloigner du vent pour accélérer) un grand coup et met tout le power sur l’aileron. La planche accélère d’un coup. Au harnais et les pieds dans les straps, je plane...
Quelle douce sensation de glisse suspendu au-dessus de l’eau qui crisse sous la carène, je me relache et frole la surface turquoise d’une main.
Arriver à la pointe Cave, jibe (empannage au planning) et profitant d’une adonnante (risé bien orientée) je borde et j’accélère, le but est de coller la bordure de la voile sur le pont pour ne pas perdre une miette de vent. Tout sur l’aileron, la planche foile et je suis au taquet, plus vite que le vent !
« Blow likes a wind, Blow likes a wind,
And when you go there, I go with you ...”
Je repère alors des goélands posés au gré des flots et je met un gros coup de cap (remonté au vent) histoire d’aller les « voir » de plus près.
Arriver à proximité, 3 des oiseaux décollent simultanément … j’en suis un qui vole au ras de l’eau … je le rattrappe et … j’ai l’impression qu’en tendant la main je peux le toucher … étrange impression de voler avec lui quelques secondes. Une éternité dans ma mémoire.
« Blow likes a wind, Blow likes a wind,
And when you go there, I go with you ...
It’s more than I can do ...”
U2 – Street With no name.
Butch.
