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Contes de Provence ... Sessions

 

10 jours de surf. Du reveillon de noël au jour de l’an, inclus.
Session du matin, session de l’après-midi et rebelotte le lendemain, mes combi ne séchaient plus et le cérémonial de l’enfilage matinal devenait une torture. A l’eau sans délai pour se réchauffer à la rame.
A l’instar de la débauche culinaire des festivités, le swell fut pantagruélique.
J’ai perdu 2 kg malgré mon « pot belge » : Foie Gras LAFITE, Saumon LABERY et Champagne RUINART.

Du 0.5 M fraca-venté jusqu’à 2 M poli-miroir, de belles petites vagues au shape parfait ou des murs d’un bleu profond ou d’un vert intense, du 9 pieds à la 6.5 en passant le fish, tout le quiver y est passé.
Un ciel d’azur avec, en fond, des montagnes étincellantes de neige fraîche suivi d’un éblouïssement total au bottom face au soleil, des visions surréalistes.
«…des roses et des gris, mais trop délicats pour être désignés par les noms ordinaires. Indication fugitives – des perles sur du velours gris, la fumée de l’encens qui s’élève lentement de l’autel sombre jusqu’au pâles lampes du sanctuaire » R.J. Fletcher.

La veille fut une mise en jambe et le 25 je surfais Pizza Point, avec un ami puis seul sur 1 M venté. Olives sur la pizza, quand en fin de matiné le vent tombe provoquant la glassification du plan d’eau. Le mot gavé prit tout son sens au figuré comme au propre : à midi je dévorai le repas de Noël d’un féroce appétit.

Le lendemain, l’action avait lieu 80 km plus à l’est. A l’aube, des gauches tendus comme des cordes à piano avec un léger vent off pour seul compagnon.

Après 3 jours de conditions moyennes, le jeudi fut épique.J’étais avec mon pote BJ à surfer la tienne/la mienne une taille qui oscillait entre 1 M et 1. 5 M. Puis quelques chose de plus épais a commencé à déferler au-delà du pic nous expulsant du line up. Un fois remontés, bien au-delà, soudain mon pote gueule : « Putain c’est quoi ça ? ».
On était encore à limite de l’expulsion ! (ce qui est interdit durant l’hivers). Je me suis mis les épaules carbo pour lancer la planche et m’arracher dans un take of à perdre pied. Le gouffre s’est transformé en vague. Elle m’a laisser dévaler sa face lisse et raide, une sensation intense de glisse dans un flash d’écume au son du déferlement.
« Cela ne dura qu’un instant mais il me fut à peu près impossible d’en formuler aucune idée. Il m’en resta une impression de ravissement pour l’oeil et l’oreille »R.J. Fletcher
Une sorte de « uffle » provençal aussi prodigieux qu’exceptionnel.


Un touriste a fini par se pointer. Il a consciencieusement longé la digue et attendu l’accalmie pour arriver muscles froids mais cheveux secs jusqu’au pic. Jamais il ne nous a adressé un mot. Belle attitude de consommateur. Atteindre le line up à la force des bras constitue non seulement mise en condition physique mais aussi spirituelle, transition nécessaire entre le "terre à terre" et le surf. Le mec n’en pris pas une et reçu sévère. Il tenta de démarrer par 2 fois et se fit emporter au delà de la barre. Le courant tractant l’expédia dans la zone de bouillonnement. La mer le dégueula plusieurs fois sur les blocs au point qu’on envisage de lui porter secours.
On le vit sortir, se changer, démarrer l’X3 et repartir 4 x 4 dans ses crêtes alpines.
Alors on a shooter, en hurlant, à perdre haleine, jusqu’à la mort des bras et ce malgré tout le bon chocolat PUYRICARD qui nous attendait à la maison.

Enfin, le 1er janvier, sous un soleil radieu, JC’point pris des allures de spots californien. Une droite qui lève et déroule son écume pour entrer dans la nouvelle année.

J’espère que vous avez tous commencé 2005 en paix, la mienne est d’une insolente sérénité, mais le surf n’explique pas tout.
En guise de conclusion, je livre la dernière phrase qui est aussi la dernière ligne du bouquin de Flechter :
« …avec les palmiers et le bruit de la mer, ce serait à pleurer si je ne me sentais pas si royalement heureux, il me semble que je commence à savourer le bonheur que donne la beauté » R.J. Fletcher


R.J. Fletcher - Lettres de mers du sud – Minerve – 252 pages – Cadeau de Stéphane, novembre 2004.

PS : N’ayant pas de sponsors, j’ai cité des noms de marques. On ne sait jamais, l’une d’entre elles pourrait me gratifier en retour de quelques cadeaux en nature.

 

Ajouté: January 24th 2005
Auteur: Butch
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