Oui, je voulais vous dire que j'aime le surf sous toutes ses formes, j'aime la mer, j'aime me baigner, j'aime la regarder, j'aime l'entendre...
J'ai l'impression que c'est la journée 3615 Ma vie, alors je voulais vois dire moi aussi ce que j'ai sur le coeur....
Pourquoi ?
Simple : ce week end, j'avais 4 jours devant moi. Je suis rentré dans ma Normandie natale, au bord de l'eau, histoire d'aller voir la mer et de passer quelques jours face à elle, après 3 mois sans l'avoir vu (bien que je sois passé 2/3 fois par la Med, mais c'est pas "ma" mer... ).
Je suis allé là bas sans intention réelle de surfer, étant loin de Siouville et accompagné de copains qui ne surfent pas. Arrivé là bas, un vent de nord soutenu proposait devant mes yeux une mer démontée, avec beaucoup de vent glacial et des vagues pas top, autour de 80cm, mais dans un bordel sans nom...
Comme il faisait trop froid, je n'ai fais que contemplé pendant 2 jours cette mer en furie, comme si elle était contente, trop peut être, de me revoir et m'offrait ce qu’elle pouvait en terme de vague...
A la fin du 2ème jour, après un long jogging dans les bois et sur la plage pour m'entraîner à un rando-raid cet hiver (oui oui, je sais "3615 ma vie... ), l'idée d'aller retrouver ma mer se faisait trop pressante...
Ni une ni deux, accompagné d'un de mes copains, on enfile chacun la combi 5/3 Elasto (oui ou i, il faisait froid... Eau 12° et air 6° avec le vend de nord... ), chacun un longboard (10' pour moi, 9' pour lui) et nous voilà rentrant dans l'eau, à marée basse...
Verdict : lui, pas top. Moi, après passage d'une barre pas trop chiante, je prends 2 vagues opportunistes sur un line up très "fantaisiste" en 30 minutes... Pas que j'ai pris le temps de "choisir" mes vagues, non, j'ai pris ce que j'ai pu... Mais je suis resté seul au milieu de "ma" mer... Et j'étais heureux. Oui, bêtement et simplement heureux, comme celui qui retrouve une vieille connaissance après longtemps...
Ma planche réagissait au poil, et pourtant c'est une Bic, je rentre sur ma deuxième vague, après un beau take off, un bottom stylé (d'après ce que m'ont dit les copains sur la plage). Je pose la planche sur le bord.
Je pourrais rentrer, mais je me dois d'aider le copain à au moins se mettre debout sur une vague... En plus, je vois une petite vague qui se reforme au bord d'un des nombreux banc de sable (c'est pas les landes non plus...), un petit shore break sympa, avec un peu plus de creux, où je pourrais aller faire un peu de bodysurf...
Après 2 essais, le troisième est le bon : mon copain se met debout sur sa planche, il est heureux !! C'est beau de voir le sourire de quelqu'un qui découvre la sensation de glisse sur l'eau...
Et là, comme un remerciement de "ma" mer, je vois une vague au loin qui se forme bien, de belle taille pour la journée... Je me mets en place, commence à nager un crawl énergique, et hop !!! me voilà filant en travers en bodysurf... la vague se cambre, s'arrondit, me caresse et m'entoure dans son bras froid... Je suis caressé de toute part pas l'eau froide... je ne sens plus le souffle du vent... je suis dans le tube, le coeur de cette petite vague, cette offrande de "ma" mer... j'en sors au bout de quelques mètres... sous les yeux ahuris de mon copain.
Oh, c'est certain, ce n'était pas sandy beach ou le wedge, je n'ai rien fait de plus ou de mieux que des milliers de gens dans l'eau. Mais c'était moi et "ma" mer, ensemble, comme des retrouvailles... un beau cadeau, simple et pourtant parfait.
Moralité : je suis sortis 10min après... J'ai eu un sourire béat pendant 4h, et depuis samedi, j'ai envie de plaquer mon boulot à Paris pour aller vivre proche de "ma" mer ou d'une de ses soeurs... et pourquoi pas un de ses grands frères océans ?
Voilà, c'était 3615 ma vie, vous pouvez retourner à vos activités classiques
