Surfing machine... session
« Allons dîner, je shape ta planche après » il est 20 H et c’est ainsi que Lob m’accueille. Nous nous fast-foodons dans les plus brefs délais. Direction le shape-room …
Un entrelas de couloirs, sombres et étroits au plafond bas semblablent à ceux d’un château, débouche sur une vaste pièce dérobée, dans le noir total. Instantanément, la lumière se répend et m’ébloui.
Au milieu de la pièce trône ce qui est pour moi un gros et long morceau de polystyrène.
J’attaque la carène me lance Lob en dégainant le rabot. Il pleuvait, et maintenant la machine projète la neige à la manière d’un canon. Il y en a partout, c’est féérique. Rabot, ponce, papier ponce, rabot, rape. Là le « V » et là le concave, mesure et remet ça ! ponce, affine, affute.
Je l’observe sidéré par l’énergie déployée pour donner forme à cette matière inerte.
J’ose un commentaire, insiste face à un refus, me rassure par une approbation … friction des concepts !
Minuit. Lob m’assène : « J’attaque le pont ! » Le rabot hurle à la mort, expulsant la matière pour lui donner forme. Il se fera les rails une heure après à grands coups de dragon’s skin … putain de symétrie.
Il est tôt le matin ou tard dans la nuit, le pain devenu planche flambe à la lueur névrotique des néons . Il est temps d’aller se coucher… pour en rêver.
Pontaillac’s reef.
Il arrive que le plaisir de la rencontre dépasse le fait de surfer. Ce fut le cas pour Royan, l’occasion pour moi de rencontrer d’autres « connectés ». Il n’y eu pas de session … le terme de bain amélioré conviend mieux à cette mise l’eau sous un presque soleil d’été.
Et la soirée fut bonne mais c’est fou ce besoin qu’on les Bodyboardeurs de rouler en ambulance !?.
Session wrong way
Crachin sans houle, pour ce dimanche matin très « côte sauvage ».Dommage, retour en Gironde.
Un dédale de nationales et chemins vicinaux à travers la pinède médocaine, des villages qui se ressemblent et l’impression d’être passé 2 ou 3 fois au même endroit … (j’ai échappé au bandage des yeux … mais j’ai dû insister).
Alors que l’horizon bascule en haut de la dune, le soleil au zénith donne une blancheur immaculé au pic en gauche/droite, bô !
Premier à l’eau, premier take of, Totor teste la droite. Le quatrevingtcentimètres se révèle plus consistant que prévu et le vent peine à le rendre clapoteux. Lob troque son tronc pour un single made-by-himself. Totor se calle, transparait dans l’écume, mais ne sort pas. Puis choppe une gauche déroulant de pic en plage, labourant le sable avant de sauter en route.
Pour moi, l’instant de glisse est magique … la marée haute y mettra fin.
Houle océanique en baisse, il est temps de rejoindre la méditérrannée.
Session à la maison.
Bonne surprise en arrivant : houle d’Est 2M … très bon ! en formation …bon ! Vent d’ENE 6/7 … moinsssse bon !
Il n’y a qu’un spot pour chopper abrité : Breakboard, le bien nommé, sous un ciel plombé.
2 pics en droite qui parfois connectent. A l’abri des falaises ocres, plus de 1 M à la série et ça monte. Un fort joli pack de 30 personnes agrémentent l’ensemble.
J’observe longuement. Qui « tient » le pic, qui shoote, qui flotte CUMDUS, qui veut tout et qui ne lache rien. Vu le niveau de ceux qui « tiennent » la seule stratégie possible est la décallé du pic central… et ça marche !
La vague va très vite. Projection immédiate, inutile de chercher la vitesse, c’est limite hors de contrôle au bottom, et puis ça ouvre, ça ouvre … le concave parfaitement lissé donne toujours envie d’allé plus loin. Je me fait reclaquer dans un « shorebreak thalasso » : plus d’algues mortes que d’eau, de la posidonie en guise de moumoute jusque sur les burnes !.L’adrénaline infuse dans mon esprit et j’ai même droit à un beau gros drop en late sur mon fish qui vraisemblablement a atteint ses limites (à moins que ce ne soit moi) et qui à moins d’accroche qu’en aurait un figatellu.
J’en connais un qui sait quelle planche peut être idéale dans ce type de conditions.
Surfing machine, vite !
