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Un dimanche dans les landes !!!!

Un départ inhabituel, pour une fois je suis seul dans le camion pour tracer sur la route des spots. Tous les potes sont occupés, personne de surf4all n’a voulu me suivre… en plus j’ai un doute sur les conditions. Ca fait une semaine que le vent d’ouest défonce la houle et les bancs de sable et selon les prévisions le vent est sensé tourner off shore seulement en deuxième partie de nuit et retourner nord dans l’après midi. Autrement dit la fenêtre est plutôt petite ! Pour ne rien arranger, je dois me taper 200 bornes pour aller jusqu’à Seignosse car c’est le seul endroit où le vent sera off shore et la houle consistante.

Bien assis derrière le volant sortant juste de ma tarte aux citrons je quitte bordeaux me demandant si je suis pas en train de faire une connerie. Les km passent, la langue de bitume qui se déroule sur la forêt des landes est vraiment monotone. Un morceau que crache le poste de radio me fait marrer, comme les roues du camion sur cette route infinie, les paroles tournent en boucle : « J’fais d’la poudre, pour travailler plus, pour faire plus d’argent, pour faire plus de poudre, pour travailler plus, pour faire plus d’argent, pour faire plus de poudre, pour travailler plus, pour faire plus d’argent, pour faire plus de poudre, pour travailler plus, pour faire plus d’argent, pour faire plus de poudre, pour travailler plus… ». Cette chaîne de la drogue est franchement à l’opposer de ma philosophie de la vie, pourtant la route est une drogue pour moi. Toujours plus de route. « J’taille la route, pour surfer encore, pour faire de beaux rêves… ».

Les trips surf se suivent, chacun est unique non seulement à cause des vagues chaque fois différentes mais aussi pour les gens avec qui on vit. J’ai rendez vous avec Mika au Penon vers 22h et je vais être à la bourre, c’est pas grave, connaissant l’animal il sera aussi en retard. En débarquant sur le parking, pas de surprise, pas de camion basque à plaque allemande. Je me colle sous le seul lampadaire cassé du parking et je me colle sous la couette. Le bruit de tracteur Volkswagen me réveille une demi-heure plus tard. Le temps d’un petit pipi pour m’apercevoir que le vent est sud, c’est mieux mais c’est pas parfait. Pas le temps de réfléchir je suis trop cassé.

Toc, toc, toc, il est 6h10 et j’ai pas entendu le réveil. Heureusement que Mika m’a réveillé parce que j’étais encore dans un rêve à la con, perdu au fond d’une exploitation de fruits exotique en train de batailler avec un tahitien pas commode. Je mets un nez dehors, le vent est off shore, ouf ! On grimpe la dune. Et merde, c’est le chantier. On hésite. Non, ça sert à rien d’y aller. « On va voir à Hossegor ? » « Ca doit être pareil. » « On sait jamais ».

Arrivée à la Nord, c’est mieux mais pas top. On décide de se recoucher un peu le temps que ça se range. Le téléphone sonne à 7h30. J’étais à moitié en train de sommeiller. C’est Lob. « J’suis à Carcans c’est pourri » « Ici c’est pas top » « Va voir à Capbreton au lieu de te tourner le doigt ». Je raccroche et je retourne voir la mer. Oh putain ! C’est carrément mieux ! Je sors Mika de sa torpeur et on y va.

On courre sur la plage et là surprise, la plage est une décharge ! 

 

Ca fait une semaine que le vent d’ouest ramène des tonnes de merde sur la plage. Quelle connerie, la mer est une poubelle ! Un peu calmé on se colle à l’eau quand même. Arrivés au peak c’est la stupeur : j’ai du mazout sur le pied et pas qu’un peu. Merde ! J’y met le doigt : erreur. Comme le capitaine Haddock et son sparadrap, j’ai un bout de mazout sur le doigt. Idée : je plonge pour chopper du sable. L’eau est sombre et le sable est loin. J’en choppe une bonne poignée mais ce n’est pas suffisant. Je recommence quelques fois mais c’est pas l’extase. Je stresse un peu pour ma combi toute neuve. On revient au bord en étalant un peu de mazout sur la planche (j’aurais du revenir allongé mais la tentation était trop forte). On s’escrime quelques minutes sur la plage, Mika y arrive mais j’en ai trop. C’est pas grave, si j’arrive plus à l’enlever c’est que ça n’ira pas sur la planche…

On se colle sur un peak. La houle est courte et forme de jolies vagues. C’est même carrément correct ! Après quelques vagues on comprend que ça va être une super session. C’est la première fois que l’on surfe de bonnes vagues à Hossegor. D’habitude la foule nous freine toujours. Ce matin on est seuls alors on se gave ! Des peaks gauche-droite parfaits. La vague jette, le take off est très engagé même s’il n’y a qu’1m50 car ça tabasse, ça brasse. Au fur et à mesure, le ciel se déchire et le soleil sort. Les droites sont plus belles que les gauches mais comme je suis backside c’est chaud. Take off bien late puis « grab the rail » et wwoufff ! La lèvre qui jette. C’est casquette ou tube quasiment obligatoire. Mika part sur une bonne grosse, je suis sur l’épaule et je le vois basculer alors que la lèvre jette. De derrière la vague déroule, déroule et en fin de vague je vois sa planche ressortir de la mousse. L’enculé a tenu le barrel quasiment jusqu’au bout ! Un type rentre à l’eau. Un salut, on discute sur la qualité déplorable de l’eau, du mazout… Il shoot quelques vagues, ça a l’air d’aller. A un moment alors que je suis au bord dans la mousse, je le vois prendre une bonne grosse vague et cet enfoiré se colle un tube d’une longueur incroyable pour la journée et ressort… à la plage !! C’est à ce moment que les lions morts de faim accourent, peu à peu on se retrouve en chine. Heureusement, les peaks se baladent et il y en a pour tout le monde, surtout pour nous qui somme un peu plus au nord. Une grosse série arrive. Je rame, je me place, take off, bottom rapide et là je me retrouve debout sous la lèvre qui jette. Je rentre debout (un peu fléchi) dans le tube ! Je vois Mika sur l’épaule et là je prend peur, je crois qu’elle ferme et je me jette dans la paroi. Merde, d’après le père Mika ça passait…

Je décide de me décaler un peu vers le sud car les gars s’envoie des tubes comme à la parade. Seulement voilà, le niveau est là. Un gosse notamment enfile les barrels comme les mamas indonésiennes enfile les coquillages sur la plage de Padang Padang. L’ambiance est bonne et ça fait plaisir à voir. Je me shoot quelques vagues de fort bonne facture et je sors de l’eau un peu rincé. Ca fait 3h que je surfe et les vagues sont plus petites (1m) mais reste jolies. J’en profite pour faire quelques photos et on se colle un bon p’tit dej. 

 

 

 

 

Anticipant le vent de nord de l’après midi on retourne à l’eau à la gravière pour une session « détente-loisir ». On se fait un petit concours de tentative de barrels impossibles. Il fait beau. Il fait bon. On est seuls à l’eau. Les vagues sont belles. Le paradis quoi. Le vent de nord fait son apparition au bout d’une heure ce qui clos la session définitivement.

On finit le p’tit dej par du salé et après un petit bain de soleil on reprend la route. Mika prend la route du sud, moi celle du nord. La langue de bitume n’a pas du tout le même aspect qu’à l’aller. J’ai des images plein la tête. Des vagues parfaites comme elles devraient l’être à chaque session. J’ai cette vision alors que je remontais sur l’épaule du peak parfait droite-gauche avec un tube parfait de chaque côté, l’eau glassy et la place d’un camion dans le tuyau. Je revois les locaux s’enquillant des barrels comme des salauds. Vraiment ils ont un beau terrain de jeux…

Je reviendrai à Hossegor. C’est sûr.

Ajouté: May 10th 2004
Auteur: bobolechamo
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