2004, premières impré … sessions.
Au cœur de l’hiver et de sa froidure mâtinale, j’ai cherché l’été. Oh bien sûr il ne s’agit pas de l’été short/lycra-naïades sur la plage. L’été que j’ai cherché est celui qui, en Provence permet de surfer plein soleil dans un ciel d’azur sur le glassy. Et tee-shirt d’après session de rigueur.
Nous sommes 3 dans le van et l’incertitude, l’appréhension au ventre à l’approche du spot. Le risque est grand d’avoir fait plus de 2H de route pour rien. Au-delà de la digue, la houle roule et déroule sans un souffle … jouissif !
Enfilage éclair de combar (Epreuve dont Lob détient le record de France en 27 sec. 03 cent.)
Course sur la plage , et il ne s’agit pas d’un échauffement.
Il faut attendre mais les séries sont belles.
La zone de take off est précise. Puis le mur s’érige en droite laissant transparaître le brun-rock du fond, le déferlement se poursuit, tube sur le resuck et shore-break fracasseur (dont les plus beaux spécimens se rencontrent dans les Landes).
B’J s’élance en premier, le Makila 9.3 tient le creux … à condition que l’angle ne soit pas de 90° … enfournage de nose et catapulte spectaculaire, heureusement sans mal.
Après quelques bons petits ride, un set plus consistant réhausse le line-up. Bien placé, 3 coups de rame et droit dans le creux… verticalité oblige je prend une vitesse folle et assure mon bottom en prenant de la care, à la manière d’un jibe en windsurf. Grisé, j’improvise un virage en haut de vague et re-coup de pied au cul dans la descente … la lèvre décroche… décroche encore : une invitation, j’entre.
Vision fabuleuse de 10 ou 20 m de tunnel translucide du bleu gris au vert-marine avant qu’il ne s’éffondre dans la seconde suivante… ivresse existentielle. La même , la même, la même, je veux la même !
Je la cherche, je l’attends, je m’impatiente et crois enfin la trouver : same player, shoot again !
Mauvaise lecture, mauvais timing, take off en barigoule et boitage sévère suivi du deuxième effet kiss cool : violent coup de board dans le mollet. Game over.
La jambe tétanisée par une béquille permanente retour à la plage. Voilà 15 jours que je soigne le traumatisme.
J’ai eu beaucoup de chance, depuis aucun swell n’est rentré.
Butch.
