Session première. Spot qui marche 2 fois par an. Samedi matin, parking
en surplomb, bordé de pins et de palmiers. Ciel grisatre, brise d'ouest.
La houle annoncée n'est qu'annoncée mais Stef lui est au RDV. Tchatche
rituelle et une veille sur les lignes qui blanchissent la pointe droite de cette
magnifique petite baie. Il se passe une heure quand un vrai swell nous surprend.
Le temps d'enfiler la combar (toujours à l'envers celle-là) et le
Rincon méditérannéen - merci Surfny - se met à marcher.
<br> Le swell heurte le récif à fleur d'eau, s'enroule autour
de la pointe et déferle en une sucession de droites. On réalise
a quel point se moment est exceptionnel pour un spot qui fonctionne "une
fois tous les jamais".
A 2, c'est shoote sur shoote. Puis vient le moment magique. Le vent a laissé
place au glassy, la lumière du soleil innonde le pic et arrive "the
big fat one" : take off en bancaou (pour ceux qui connaissent les collines
Provençales) suivi d'un long ride passé à "tricoter"
entre la lèvre et le curl avec en prime une accélération
à mach 2 à l'approche des haut fonds (j'ai "tailler la barbe"
au varek). Je ne voulais plus quitter la vague, et jai failli monter sur les rocks
de la plage ... paradoxalement, le désir de ne plus toucher terre.<br>
<br> Session seconde. Seul, incroyablement seul. (Pour les bretons, imaginez
vous seul a surfer le cap fréhel quand les conditions sont au top) Dimanche,
fin d'après midi. Houle promise, vagues dûes ! et pourtant il semble
que la plupart aient perdu tout espoir et soient rentrés chez eux. Malgré
la petitesse des vagues, je monte au pic, 300 m de rame pour arriver chaud au
take off. En quelque minute, le swell va pourtant prendre de la consistance, et
au bout d'une heure la taille a doublé, la vague est belle et chacun de
mes ride est un bonheur. Une fois encore, les éléments vont participer
à l'intensité du moment : Le nuage de "l'île d'en face"
est perclu des rayons du soleil et soudain la ligne d'horizon rougeoit comme un
brasier. L'eau est claire, et cette lumière irradie la falaise et les déferlentes
leur donnant l'éclat du rubis. Seul, dans un silence quasi religieux, j'attends
la série aveuglé par le couchant. Ivre d'adrénaline j'exulte
jusqu'à la nuit. <br>
<br> Session troisième. vagues "pédagogiques"
lundi, de vieux restes de houle d'ouest persistent à déferler
sur mon beach break favorie. Je suis rejoint, en début de matinée,
par mon pote Zil qui veux absolument apprendre à surfer. 2 heures passé
à éclater de rire entre "les take off noyades" (enfournement)
et de "nouvelles" manoeuvres improvisées. Les épaules
en vrac, mon pote est heureux d'avoir surfé ... surfé ?. Ce moment
lui a rappellé son enfance, lorsqu'il s'amusait dans les vagues, avant,
bien avant de s'engoncer dans un costard gris et un titre de directeur de société.
Butch.