Les Charlots font du surf
Date: 04 juillet 2008 à 09:53:17 CEST
Sujet: Surf Divers


Une session ordinaire de surfers ordinaires...

Le surf c’est rarement 1m50 vent d’est en short avec le parking sur la plage. Ça ressemble plus souvent à ça :

Début Juin, un soir en semaine, sur un coup de tête, JC et moi-même décidons d’aller surfer. Il est déjà dix-huit heures mais tant pis, on a les crocs, ya pas d’heure pour les braves. Evidemment nous choisissons un spot relativement loin, une heure de route, et à l’accès un peu tordu - plus de dix minutes en courant en pleine forêt du parking à la plage, en passant par le chemin habituel... Nous arrivons sur le dit parking vers 19h, nous nous changeons rapidement et en route pour l’aventure. Allez, on y va en footing histoire de s’échauffer et, en hommes de challenge que nous sommes, nous prenons le parti, après concertation, de tenter un chemin différent de d’habitude, une piste inédite dont nous a parlé Julo - Oléronnais s’il en est et désormais Balinais de son état (l’enfoiré).

Bien évidemment au bout de dix minutes de course avec toujours que des dunes et des pins à l’horizon nous faisons une petite pause pour une nouvelle concertation. Ne perdez pas de vue que nous courons à travers la forêt en combinaison intégrale avec la planche sous le bras. Bon il est pas loin de 19h30, le soleil décline, on se fait bouffer par des saloperies de bestioles et JC achève de réveiller une vieille tendinite au genou (insertion distale du tenseur du facia-lata, les Licence staps apprécieront), et on a toujours pas mis un orteil dans l’eau. Mais ça, c’était avant le drame. A l’issue de cette concertation nous prenons la décision de quitter le petit sentier sablonneux pour couper direct à travers la forêt en nous repérant avec le soleil… Ah oui oui. Les Charlots font de la course d’orientation.

Et là c’est plus d’un quart d’heure qu’on passe à se gratter, se griffer avec les ronces et les branchages de pin, à souffrir le martyr au niveau du genou pour JC et à transpirer comme des phoques avec les combardes. Nous grimpons je ne sais combien de dunes et contournons ou transperçons le même nombre de bosquets épineux. Nous surprenons même deux biches sur une butte à quelques mètres de nous, qui détallent à notre vue en fendant quelques raies de soleil couchant que des pins touffus filtraient entre leurs branches maigres et leurs aiguilles hérissées. Cette lumière incandescente sur le sable, la terre brune et le pelage fauve de ces majestueux cervidés à la queue blanche ridiculement brossée en houppette, remplissait la scène d’une douce chaleur dorée : le sacre du printemps, ou de la loose c’est selon.

Ça y est. Nous y sommes. Une dernière dune, grosse, ronde et lisse, pure métaphore mamellique. Heu, encore une dernière dune. Putain c’est pourtant bien la mer qu’on entend ? Une troisième dernière dune… Et là oui ! C’est bien lui, l’infini océan et ses vagues salvatrices ! Le grand… lac ? Putain de bordel de merde où qu’elles sont les vagues ?!! Voilà voilà, devant nous soixante-dix centimètres vent d’ouest avec un courant latéral d’environ quatorze mètres par seconde. De quoi faire île d’Oléron - Lacanau en deux heures trente. Qu’à cela ne tienne nous nous mettons quand même à l’eau - on s’est quand même pas fait chier à galoper pendant quarante minutes en pleine forêt pour rien. Le soleil n’est pas loin d’être couché donc il s’agirait de se grouiller.

Quelques kilomètres de rame à contre-courant et quelques rollers plus tard, le soleil étant couché depuis quelques minutes déjà nous décidons qu’il est temps de retraverser la forêt maléfique. Bien décalés par le courant, le nouveau défi consiste à retrouver le bout de dune derrière lequel débute le bon chemin - chemin que nous n’avons pas pris à l’aller. Un quart d’heure se passe à longer la plage, et maintenant la nuit commence à tomber. Ça y est, il semble que l’on ai retrouvé le bon sentier. Dans la pénombre on distingue des fouilles de sangliers, animal sauvage dont la forêt regorge. On flippe au moindre bruit suspect dans les feuillages.

Nous arrivons finalement en à peine vingt-cinq minutes marchées sains et saufs à la voiture - mis à part boutons, griffures, échardes et tendinites ; il fait maintenant complètement nuit.

Retour chez moi après vingt-trois heures. « Alors fiston, y’avait des vagues?

- Ouey ouey, pas mal… Session physique quoi… ».







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