Surf4Alliens, Surf4Alliennes, Voilà plus d’un mois que je ne poste plus et ça vous a sûrement pas manqué ! Comme certains des membres le savent déjà (Tout le Paris’Go Va’a notamment)
je suis parti de France pour aller vivre la trépidante aventure africaine ! C’était en projet depuis quelques mois et ça c’est enfin concrétisé. Tout ça pour dire que ça fait 1 mois ½ que je vous ai quitté. Aujourd’hui je vie au Tchad, loin de la mer et des skateparks. Il faut être un peu mazot je vous l’accorde pour aller s’enclaver dans ce pays hostile
quand on est un surfeur/skateur (même de piètre niveau). Heureusement, mes centres d’intérêt n’étant pas limités à ces deux activités
j’occupe mes temps libres sans problème. En tant que membre actif et en accord avec Ohana, je viens de créer l’antenne
tchadienne du « Paris’Go Va’a » en faisant acquisition d’une belle pirogue locale. « N’jdamena Va’a, Outrigger Canoe Club » est le nom de ce nouveau détachement.
Je vous laisse apprécier ci-dessous mes quelques aventures pour trouver ici à
N’djamena l’objet de mon désir. Je vous souhaite bonne lecture. A+ Jaysurf.
Samedi dernier, après ma sieste et quelques jours de retard sur mon planning, je
me décide enfin à partir à la recherche d’une pirogue. Me voilà donc parti
au volant de mon 4x4 pick-up, casquette vissée sur la tête avec pour seul objectif,
trouver un « armateur local ». Le plus simple étant dans mon idée de longer le
fleuve Chari, je prends la route direction Farcha (pour ceux qui connaissent).
Novotel, 1ier rond point, caserne militaire, 2ième rond point, cimetière……
j’arrive enfin dans le cartier de Farcha mais sans avoir vraiment longé le fleuve
Chari et dégoter « le port ». Au troisième rond point, je quitte le goudron et
je m’engage sur la piste direction le fleuve. Après 5 min de terre battue à
peut près potable, je renonce à pousser l’aventure plus loin car je ne connais
pas la route. Je profite alors du grand espace offert à moi et bien dégagé pour
tester la tenue en glisse de mon camion. Demi-tour en « crabe » avec le 3,2 litres.
Oui, je sais j’exagère, mais je ne peux m’empêcher ! Tout l’art de glisser avec une
propulsion ! Bon je reprends. Je fais donc demi tour en repars sur N’djamena.
Avant de repasser par le 2ième rond point (vous suivez ? ) Je tente quand même
l’aventure de me perdre dans les cartiers. Je roule, je cherche, rien par ici et rien par là.
Encore un demi tour et là ma vue est attiré par une jolie pirogue à fond plat. Oh !
Surprise, je lève la tête et je lis sur l’écriteau délaver par le soleil ravageur : « sous
secteur du ministère de la pèche et des forets ». BINGO ! Là, c’est obligé, les
précieux renseignements vont tomber. Après quelques palabres avec Abdoulaï,
le chef de secteur, j’obtiens un RDV lundi dernier 16h00 pour rencontrer le menuisier
officiel du ministère (j’adore). Le lundi étant aussi motivé que perplexe sur ce qui
m’attendait, je suis aller cherché Abdoulaï (le chef) et Mahamatt (l’aide de camp) pour
aller chez le menuisier. Mes pauvres enfants, rien que le voyage vaudrai bien une tirade.
Enfin je passe. Nous arrivons enfin chez le menuisier, dans le fin fond de la ville au milieu
de ce qu’on appelle ici « les cartiers" . Le vrai N’djaména, celui pleins de sac plastique qui
vole partout et où tu ne croise jamais un nassara (blanc). Mon ami Abdoulaï me présente
aux deux artisans et j’apprends que se sont des parents de Mahamatt, ces oncles.
On m’apporte la chaise pour le blanc, le reste de l’assemblé prend place sur des petits bancs
et l’on commence le palabre. Abdoulaï me fait la négociation et la traduction en même temps.
Type, taille, nombre de places, moteur, pas moteur, pageais, pêche, patati patata. Arrive
le moment critique où je sens que je vais me faire allumer comme tout bon nassara : le prix !!!
D’entré de jeux je leur dis qu’il me faut le prix Tchadien, que je suis pas américain et que
je ne travaille pas pour le pétrole. Les formules de base quoi. Abdoulaï négocie et le
premier prix tombe à 200 000 CFA (enlever deux zéros pour le prix en francs français).
Je dis rien, je laisse faire et un nouveau prix m’est annoncé, 170 000 CFA car je suis quand
même le « bon ami du chef du sous secteur du ministère de la pèche » (dans le texte).
Ok, alors moi je place mon premier prix à 120 000 mais Abdoulaï m’explique qu’il y à quand
même du travail et que si je lâche à 150 000 CFA se sera une bonne affaire. Venant d’un
Tchadien et négocier par lui, je laisse l’affaire se conclure à 150 000 CFA. En fait j’avais
déjà une idée sur le prix d’une pirogue taillé dans un tronc d’arbre (100 000 CFA) mais là
il s’agit là d’une véritable barque avec chassie, planches, joint d’étanchéité et peinture.
Je m’estime donc heureux et valide ma commande. Les deux pageais seront généreusement
offertes à la livraison . Justement, en parlant de livraison, je vois mon gars Habdoulaï qui
baragouine et leur dit qu’on viendra samedi (demain) chercher la pirogue. Le chef menuisier
palabre à son tour et me dit que ma pirogue sera prête jeudi à 16h00. Là, je peux vous le dire,
j’hallucine. Trois jours pour faire construire une pirogue digne de ce nom, par le menuisier
officiel du ministère, je dis bravo ! Petit détaille qui tue : Une fois ma pirogue livrée, je la laisserai à la « brigade fluviale » garder jour et nuit par un gardien et sa Kalach… …et c’est pas fini !!!!!
Ma pirogue sera de couleur bleu, couleur officiel des pirogues du gouvernement !!!! Elle est pas belle la vie ? Bon Ok ça me coûtera une caisse de Castel (bière camerounaise) mais bon ça vaut le coup, non ?
J’aurai donc du récupèrer ma pirogue hier mais la peinture n’étant pas sèche, elle me sera livré
demain en pouce-pouce. je vous ai mis quelques photos de l’engin en construction en attendant le test. Aller j’arrêt là mon aventure car déjà je sens que je vous avez d’autres choses à faire.
A bientôt Jaysurf.
PS1 : je dis tout le temps « le fleuve Chari » car c’est comme ça qu’on dit ici. Il faut préciser
les choses…..Ici, le fleuve.
PS2 : Tout les Tchadiens s’appelle Mahamat (Mohamed en arabe littéraire)
 |