Les Longboards sont des planches de surf de grande taille, elles commencent à partir de 9' et peuvent aller jusqu'a plus de 12'
Un peu d'histoire
Un longboard avec une "cuillère" sous le nose.
Il fut un temps où toutes les planches étaient des longboards. Ce n'est qu'avec l'apparition, vers 1967, des premières "V-bottom" courtes australiennes (Bob Mc Tavish) que l'on a commencé d'utiliser l'appellation "longboard" pour désigner les planches de plus de 9 pieds avec un outline assez plein (nose plus ou moins rond, rails plus ou moins parallèles) et un rocker généralement peu marqué.
Ces planches, qui ont été le standard des années 60 étaient elles-mêmes des adaptations des planches hawaiiennes connues sous le nom de "Olo". D'abord shapées dans des madriers de balsa collés entre eux, elles devinrent vraiment accessibles à tout un chacun avec l'introduction de la mousse de polyuréthane, beaucoup plus légère. Dans ces années, les longueurs dépassaient couramment les 10 pieds et lorsque Nat Young gagna les championnats du monde en 66 avec sa "Magic Sam" de 9'4", celle-ci fut considérée comme un "mini-model"...
Un longboard shapé par Guilhem Rainfray
A l'heure actuelle, après une période d'oubli quasi-total de 1968 jusqu'au début des années 80, le longboard connaît un renouveau caractérisé par un retour à des formes anciennes (mais réalisées dans des matériaux "modernes", d'où un poids bien moindre que celui des originaux) mais aussi par le développement de modèles dits "hi-performance" qui essaient de conjuguer radicalité des manoeuvres et glisse "old school".
Le longboard est donc (re)devenu une discipline à part entière dans le monde du surf et il est assez divertissant de constater que l'une des figures proéminentes de ce renouveau n'est autre que Nat Young, c'est à dire celui-là même qui, avec Bob Mc Tavish, avait signé l'arrêt de mort du longboard en 67 en surfant des planches progressivement de plus en plus courtes... Il n'est d'ailleurs pas le seul.
La manoeuvre emblématique du longboard, le "nose-riding", caractérise à elle seule ce style de glisse où le "fun" est bien plus important que la performance, même si les nose-ridings de 10 secondes de David Nuuhiwa (à l'époque) ou de Joël Tudor (aujourd'hui) représentent eux aussi une "performance".
Vers la fin des années 60, cette manoeuvre était devenue tellement importante que les planches de l'époque n'étaient plus dessinées que dans cette seule optique: nose large, rails parallèles et ronds, scoop quasi-nul mais lift très accentué, dérive jouant le rôle d'une ancre plutôt que celui d'un organe directionnel...
Les planches de l'époque avaient une telle inertie que, avec leur surface portante imposante, elles auraient aisément dépassé la vitesse de déferlement de pratiquement toutes les vagues. Pour pouvoir les maintenir proches du curl et y loger le tail pendant qu'on allait camper sur le nose, les formes ultra-convexes de l'arrière et des rails étaient destinées à les ralentir en "collant" à la surface de l'eau par effet de succion. On vit également apparaître des "Step-decks" sur lesquelles le pont était carrément affiné vers l'avant, la différence d'épaisseur entre l'arrière et l'avant formant une véritable marche: la théorie était que le nose, plus fin, devait plier sous le poids du surfer lorsque celui-ci marchait vers l'avant de façon que le rocker s'aplatisse encore plus pour obtenir une plus grande accélération...
Parallèlement, on développa la fameuse "cuillere" sous le nose, cette concavité étant destinée à faire déjauger celui-ci. Le tail collé à l'eau d'un côté et le nose "lifté" par le concave de l'autre, on avait l'outil idéal pour "s'installer sur le nose le lundi et y rester jusqu'au dimanche"... Une variante du concave sous le nose a été initiée par Rich HARBOUR [(HARBOUR surfboards)] sous la forme de "nose-channels".
Cependant, si l'accélérateur du longboard se trouve à l'avant, le volant, lui, est à l'arrière... D'où un ballet quasi-permanent de l'un à l'autre selon qu'on veut revenir vers le curl (cut-back) ou reprendre sa position de "trim" vers l'épaule. Les puristes pratiquent le "cross-stepping" pour ce faire, avançant ou reculant sur la planche en croisant les pas, le style restant finalement le plus important dans la pratique du longboard. Pour favoriser la maniabilité de ces longues planches, Dale VELZY, dans le début des années 60, mit au point le "pig shape", une planche au maître-bau très reculé. La légende raconte que cette planche serait tout simplement issue d'une erreur d'un glasseur inattentif qui aurait posé la dérive du mauvais côté de la planche. VELZY, amusé, aurait voulu alors essayer la planche telle quelle (avec la dérive glassée du côté du nose) et aurait constaté, à sa plus grande surprise, qu'elle était ainsi beaucoup plus maniable...
Le longboard, par le parfum un peu rétro et nostalgique des "golden years" qu'il véhicule a longtemps été considéré comme une pratique de vieux qui, n'ayant plus la condition physique pour surfer un shortboard, se tournaient de nouveau vers ces longues plate-formes qui permettent de démarrer avant tout le monde... D'où une certaine hostilité des shortboarders à l'égard des longboarders... On constate cependant que beaucoup de jeunes se tournent actuellement vers le longboard (ou les single-fins) pour le feeling plus que pour la facilité. Mais la cohabitation entre les "galettes" et les "tankers" n'est toujours pas un modèle de courtoisie et de bonne entente...
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