Il s'accorde avec sa mère Terre et en renaît dans un effort vain... car cette émulsion, dernier souffle de la si puissante vague; nous y plongeons et nous y abandonnons. Un effort désordonné serait maladroit ;  notion d'économie vitale bien vite découverte dans cet univers sans densité où la chaire lourde y coule.

Mais ce moment critique de la session, s'il peut ressembler à un purgatoire c'est que les délices terrestres l'ont précédé ! et qu'en est-il ?

Qui n'a pas, après des minutes d'attente, entouré d'affamés, dans une houle si rare, pensé mettre un terme à sa session ? et dans la minute, pourtant, remonte au pic, oubliant la plage et ses devoirs temporels, le visage coupé de part en part d'un sourire radieux.... Et tous se retournant matant le bougre encore tout jouissif. C'est  que le plaisir s'affiche dans cette activité: "les bras m'en tombent" semble-t-il dire baissant la tête humblement, mais c'est pour mieux faire l'intérieur sournoisement et s'en prendre une autre passant par là.... A l'image de la vie, dans cette jungle bigarrée de bleu vert blanc, c'est une règle difficile à saisir qui fait loi !

Aucun remord donc.... il a joui sans vergogne le cochon et affichant sa surfistique masturbation il ne cesse de se gaver à n'en pouvoir plus ramer ! pour compléter le tableau, en sortant, je découvre qu'il dort avec un tableau de beautés, bronzée à souhaits, des fesses à faire oublier la session de l'année sous la couette... ne valait-il pas mieux rester au lit ce matin ?

Aucun scepticisme chez lui, la vie est injuste; car de plus, il est sympathique aves ce visage épanoui, il sort encore dynamique de l'Océan, prêt à donner un peu de cette énergie à la compagne toute consentante alors qu'elle vient de poireauter trois heures comme un légume sans cervelle... assise à regarder son Dieu, oubliant que cette force qui l'anime, n'est que celle du soleil qui fait tourner cette eau tout autour de la Terre dans un ordre immuable et aujourd'hui compris. Mais ce Dieu des Océans est aussi un ange qui a dompté la force un instant, et le souffle de ses ailes, confondu avec l'air marin, fait voler  ses cheveux et pleurer ses beaux yeux, elle n'en a que pour lui !

Triste consolation, "elle est peut-être sotte?" après tout...

Et tous les deux mettent les voiles dans une vieille caisse pourrie, leurs corps  séparés par cet encombrant synthétique, leur extase prochaine. Et je reste sur le cul contemplant les traces, dans l'immensité, de cet individualiste qui venait de me faire la conversation "super cool" jusqu'à l'approche d'une série où il passait devant nous, pour décoller dans la plus belle vague... et contemplant ses figures arabesques, on ne pouvait lui en vouloir tant le geste était beau, tant je me trouvais laid sur la dernière photo ! Alors... pourquoi aller dans l'eau ? (Surfer's journal n°50 page 68 dessins de Petit Bon) c'est qu'il y a de l'énergie là dedans... insufflée à notre corps. Entouré d'abrutis qui font crever la Terre, on se bat à notre façon pour dire que l'on peut en prendre un peu sans la salir, en jouir sans rien abimer...

"Je t'aime ma vague" en vers et contre tous les cons, ceux qui te maculent de mazoute et de bidons , ma "zoute" à moi tu me claques dans le dos au petit jour et me poursse dans ton ventre gourmand. Et je sors de tes lèvres radieux de ce renouveau, renoue avec la vie.