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Un week-end parfait sur les spots de France et d'Espagne...

Fuite...

Comme d’habitude, tout commence par une fuite. Marre de me faire chier au boulot. Ca fait plus d’un mois que je travaille dans le vide et mon attention est beaucoup plus focalisée sur les prévisions météo surf que sur une quelconque réflexion scientifique. La houle arrive vendredi dans la journée et devrait rester tout le week-end avec un pic vers samedi ou dimanche. Le vent sera globalement faible du côté du pays basque. Bon, je craque, je pars jeudi soir. Il ne reste plus qu’à trouver des surfing partners. Je compte évidemment sur Mika, en week-end tous les mardi midi et sur Dam l’intermittent de la recherche. Malheureusement, ce dernier a rendez vous chez l’acupuncteur vendredi matin pour son genou. Aie. Normalement la houle arrive dans la matinée et une super session vers Seignosse devrait se dessiner. On a repéré un super banc de sable la semaine dernière qui devrait nous permettre d’envoyer une bonne session sans trop de monde à l’eau. En tenant compte de la marée on aura aussi de quoi se mettre une bonne session à Anglet en début d’après midi ce qui permettra de récupérer Dam à la gare de Bayonne. La suite du week-end sera à improviser, on peut passer voir Romain et Sophie à Guethary et éventuellement continuer par l’Espagne.

 

Bref, tout devrait bien s’enchaîner. Le seul truc c’est que je dois encore me taper 200 bornes tout seul. Il est 17h et tout le monde sort du boulot. Posé derrière le volant je ne suis pas très éloigné de tous ces gens qui transpirent dans leur caisse pour rejoindre leur « chez eux ». La grosse différence c’est que moi je me barre surfer et que ce soir je serai à la plage. Il fait bon et je passe chez Carrefour acheter de quoi tenir la route. Une barquette de fraise, des bananes, un yop et des menthos à la pomme devraient me permettre de rejoindre la pinède où j’ai rendez vous avec Mika.

 

Je retrouve le chemin familier des landes, le parfum des pins me donne l’impression de rouler en camion dans les allées de Castorama et les camions régulent gentiment ma vitesse qui n’est de toute façon pas fulgurante. J’ai le temps. Ca fait bizarre de partir de jour, d’habitude les départs tardifs me font côtoyer un autre univers plus mystérieux. Ces stations services qui, de nuit, se font face dans le silence comme muettes, semblent de jour vivre leur vie sans se préoccuper de leur voisine.

 

Je pense à la matinée qui va suivre. Il FAUT que ça marche ! Pourvu que la houle rentre… Je sors de l’autoroute et prend la route de Seignosse. La route ondulée succède à la monotonie de l’autoroute. Le rythme change. J’entends un peu plus les paroles des chansons qui passent dans le poste. Take a walk on the wild side. Ca pourrait être le thème du week-end…

 

Tiens, c’est déjà l’été ? La barrière fermant l’accès à la plage est déjà en place... C’est pas grave, je vais me coller dans la pinède et un peu de marche ne fait pas de mal. Arrivé en haut de la dune, vision attendue : pas de vague et un petit vent on shore qui fait clapoter le plan d’eau. De toute façon, je m’attendais pas à surfer ce soir. Je retourne au camion et je m’autorise une petite séance de yoga en attendant Mika. Il n’y a pas de bruit mis à part quelques oiseaux et une voiture qui passe sur la route de temps en temps. D’ailleurs c’est bizarre, la barrière est fermée mais un type l’ouvre quand les voitures veulent passer. Je vais donc aux nouvelles. En fait, le gars m’apprend qu’ils tournent un film « Brice de Nice », un long métrage tiré du sketch de Jean Dujardin sur un surfeur à 2 balles. Dans le film, il est sensé se mesurer aux locaux et là pour le coup c’est le tournage du film qui a reçu un petit avertissement du genre « go home ! ». Quelqu’un a eu l’indélicatesse de cramer leur décor qu’ils avaient installé en haut de la dune ! Du coup, le gars garde la barrière…

 

Pour finir la soirée et pour se mettre en appétit, je dégaine l’ordinateur portable que j’ai dans le camion (et oui on sort du boulot avec) et on se matte une petite vidéo de surf sous les étoiles avant de s’endormir. Un petit ciné en plein air quoi… On s’endort en pensant que le lendemain une petite vague qui déroule bien serait la bienvenue.

 

Landes indonésiennes...

 

Le réveil se fait assez tardif (avant 7h quand même) car la houle doit arriver dans la matinée. La mer est glassy et 3 gars sont déjà à l’eau sur la gauche qui est du genre minuscule.

 

 

Par contre, la droite a l’air plus grosse et plus jolie. Tiens voilà une série qui arrive. Putain c’est magnifique !! Allez à la flotte !!

 

 

Le passage de barre se fait à pied par la gauche. Au passage j’en profite pour glisser sur deux gauches assez creuses de 60cm ce qui dérouille les jambes. Mika est déjà sur la droite et s’éclate. J’ai du mal à me placer au début et le troisième gars qui nous rejoint n’arrange pas les choses. Au bout d’une demi-heure je commence à être sur les nerfs, surtout avec ce Mika qui n’arrête pas de me dire « putain ce barrel que je viens de me mettre ». Ca agace surtout que je n’arrive pas à passer la première section. Je me la joue mauvaise foi « ça manque un peu de taille ».

 

Je finis par en prendre une et c’est vrai que ça envoie. Take off bien en travers, collé sous la lèvre qui jette. Je la vois qui commence à tomber au dessus de moi. Pour éviter de me la prendre dans la gueule comme les fois précédentes, je descends droit dans la pente alors que la section a l’air de tomber. Je remets la planche dans l’axe de la vague au bas de la vague et je contourne la section pour aller me recoller sous la lèvre. Slash ! Le roller est nickel car la vague me renvoie bien. Alors que je me retrouve en bas de la vague, je vois qu’elle continue à dérouler de plus belle. Je passe la seconde et j’enchaîne les virages. La vague est tellement régulière qu’on se croirait en Indonésie avec du creux, de la longueur et de la régularité.

 

Il n’y a pas un souffle d’air. La mer est glassy. En remontant au peak je vois les autres vagues de la série déferler. La lèvre blanche se reflète dans le creux de la vague pendant sa chute. On se croirait dans la vidéo d’hier soir… La session est parfaite. Même la mousse résiduelle est douce et légère comme dans un bain moussant. Quelques allemands viennent nous rejoindre pour quelques temps et un deuxième local prend le relais du premier. La vague prend en taille au fur et à mesure de la matinée et certaines permettent de se coller sous la lèvre sur toute la longueur. Ces visions sont magiques et les sensations sont intenses. Je ne regrette vraiment pas d’avoir fait péter ce vendredi. La matinée se déroule jusqu’à ce que la marée soit trop haute. Ca tombe bien car on a les bras en compote !! Arrivés au camion on comprend pourquoi : il est 11h30 ! Ca fait 4h qu’on surfe…

 

Il est maintenant impératif de se détendre (dur non ?). Alors on sort le tapis et on se colle une grosse séance de yoga qui finit comme il se doit par une pose sur la tête.

 

 

On se finit en se callant un p’tit dèj bien mérité et on reprend la route pour toper Dam à la gare. L’animal est dégoûté d’avoir loupé la session de ce matin et ça ne s’arrange pas car en arrivant à Anglet on voit que notre joli petit peak de la semaine dernière est défoncé par la houle qui sature tout. Je vais me baigner histoire de prendre la température de l’eau. Autant cette dernière est bonne, autant le shore break est dévastateur. Après avoir pris une fin de vague en body surf, je me retrouve dans un back-wash bien méchant. La mousse si douce du matin est ici une sorte matière étouffante marron qui m’empêche de respirer et de flotter. J’arrive quand même à sortir. C’était pas évident.

 

Vu que la houle a l’air solide on se décide à aller faire un tour du côté des spots de roche de la côte basque. On arrive à Guethary où les conditions paraissent alléchantes bien qu’un léger vent fasse un peu clapoter le plan d’eau.

 

Sortez les guns !!

 

 

On se met donc en combi et on sort les guns ! Les conditions sont franchement différentes de celles du matin. Un bon 2m-2.5m des familles nous attend. C’est vraiment la taille agréable à Guethary où on n’a pas peur des grosses séries qui arrivent. Le take off est comme d’habitude plein de sensations avec la vision de l’épaule qui se tend et qui faut vite aller chercher faute de quoi le cut-back se fera quasiment sur le plat. La vague recreuse dans l’inside avant de finir sur les rochers. La rame pour revenir au peak est toujours aussi longue et on ressent les courbatures du matin. Après 2h30 d’activité, on jette l’éponge alors qu’un mec se gave aux Alcyons.

 

 

Romain qui est rentré à l’eau au moment où on en sortait a profité de son passage à Guethary pour se coller un lumbago sur une grosse boite. Aïe, aïe, aïe ! Trop con pour un premier jour de vacances…

 

Il va au moins pouvoir bien profiter de son appart qui domine le spot. C’est un des apparts aux volets verts sur la photo suivante…

 

 

Pour le remettre d’aplomb on lui prépare un hachis Parmentier fait maison par Dam le cuistot de l’impossible. Comme nous sommes morts de dalle on se gave en profitant de la vue qui est vraiment affligeante…

 

 

Evidemment, la soirée dégénère et le sommelier (myself) a fort bien choisit les vins. Un bordeaux supérieur 2000 de toute beauté notamment qui fait son effet !

 

 

Tout le monde va se coucher en se disant que demain devrait être… trop bon !

 

 

Gros et glassy

 

On se lève avant le soleil pour apercevoir par la porte coulissante, le plan d’eau lisse uniquement perturbé par des plis venus de plusieurs milliers de km qui se lèvent les uns après les autres pour former un terrain de jeu idyllique. Il est, comme d’habitude sur ce spot, hasardeux d’essayer de donner une taille aux vagues mais ça a l’air d’être plus ou moins la même chose que la veille. Les Alcyons ne marchent pas donc ça doit aller.

 

 

Le soleil se lève sur Guethary et on se met tranquillement à l’eau dans le port. Contrairement à hier où le clapot était vraiment handicapant pour atteindre la vague, ce matin est un vrai délice de glisse à la rame. On ressent tout de même fortement les courbatures de la veille. Quelques matinaux sont aussi à l’eau mais ce n’est pas gênant ici car ça donne des points de repère pour se placer sur les vagues et pour anticiper la série.

 

 

C’est un vrai plaisir de prendre ces grandes vagues sur une mer lisse, la sensation de glisse est exceptionnelle. La vitesse acquise pendant la descente est parfaitement maîtrisée pour remonter se coller sous la lèvre. Il y a vraiment une bonne épaule ce matin et ça fait plaisir de pouvoir coller deux virages sous la lèvre avant d’avoir à enchaîner sur une partie plus plate. La vague recreuse bien sur la fin avant de fermer sur la roche au bord. Je profite de la remontée pour admirer les camarades shooter ces vagues magnifiques. Au fur et à mesure de la matinée, le spot se rempli de locaux et autres, on voit débarquer Gibus de Soultrait très motivé. A force de vouloir me mettre bien à l’intérieur pour pouvoir prendre des vagues plus longues je me retrouve sur la gauche de Parlementia. J’en prends une pour voir. Ca fait plaisir de prendre une vague frontside. Je manque de tuer Mika en bas de la vague et après quelques virages je sors en vérifiant qu’il n’y a pas de série qui m’arrive sur la gueule (gros pb quand on prend la gauche ici). Les vagues restent belles mais de plus en plus de monde arrive. En plus, au bout de 3 heures on commence à fatiguer, les vagues sont longues et je ne parle pas des remontées au peak.

 

 

 

Je prends une vague qui me ramène près du bord mais je décide d’en reprendre une juste pour la dernière section qui est vraiment bien marrante. Juste au moment où j’arrive dans la zone de take off une bonne vague arrive. Je la prends, elle recreuse bien, j’esquisse quelques courbes (pas évident avec un 8’1) et je vois qu’une section lève un peu plus loin. Cette section ferme à sec sur des rochers à marée basse mais là ça fait trois heures que la mer monte alors ça se tente. J’avance sur la planche et je choppe le rail. Je me colle sous la section au moment où celle-ci jette. Whaouh ! grosse sensation ! Je me fais entièrement recouvrir et ressort de ce petit barrel comme une fleur avec mon gros camion. Je rentre au bord à la rame en slalomant entre les rochers. En prenant ma douche avec vue sur le spot, je me demande une fois de plus si je ne suis pas en train de rêver…

 

On se retrouve morts de dalle sur le parking des Alcyons et on prend notre petit déjeuner alors que quelques mecs s’amusent sur ces vagues qui arrivent épisodiquement.

 

 

Malgré la fatigue on s’y colle pour la forme. Malheureusement, les vagues sont très espacées et cette session ressemble plus à un décrassage.

 

 

En rangeant les surfs petits couac, ça rentre plus ! Merde, normalement ça rentr… crack ! Putain j’ai éclaté la stratification autour de mon boîtier d’aileron ! En plus c’est ma 6’7 que j’adore !! Fais chier. Heureusement, il reste la 6’8 de Flav qui est en stand by chez Mika en attendant sa rentrée du Brazil. Je décide de lui emprunter en y faisant super gaffe.

 

Marre de la foule !!

 

Il est temps de se faire un petit brainstorming : les conditions sont là, de la houle et pas de vent mais comme c’est le week-end de pentecôte, il y a foule. C’est l’occasion rêvée pour aller chasser les spots en Espagne !! On dit donc au revoir à Sophie et on laisse Romain à son lumbago.

 

On sort de l’autoroute à un endroit stratégique pour chopper de bonnes vagues… On passe devant un premier reef pour lequel il manque un peu de houle puis devant un beach-break qui sature un peu avant d’arriver à un spot bien connu qui envoie du steak. Pas de surprise, il y a du monde mais moins qu’en France et les vagues sont vraiment belles, c’est aqualand…

 

La droite est super creuse et tubulaire

 

 

alors que la gauche n’est pas mal non plus

 

 

Ca donne vraiment envie mais on se dit que tant qu’à faire on va essayer de se trouver un spot vraiment tranquille. Au pire on reviendra là. De toute façon, il faut qu’on récupère un peu… La route continue donc

 

 

en suivant le guide mais surtout en gardant bien les yeux ouverts sur la côte. Certains spots paraissent prometteurs

 

 

il manque juste un peu de houle. Après il faudra trouver l’accès… c’est pas gagné ! Certains l’ont trouvé et cette jolie vague donne envie. On verra, peut être qu’on reviendra là.

 

 

Quelques km plus loin c’est un pic très radical qu’on aperçoit. On a moyennement envie de mourir aujourd’hui alors on passe notre chemin…

 

 

 

Au détour des routes on s’arrête acheter du chorizo, du fromage et du pain histoire d’avoir des forces pour la session qui suivra. L’Espagne est bien dépaysant non seulement par son architecture assez différente de chez nous mais aussi par sa population féminine qui selon Mika est racée…

 

 

Au détour de la route on tombe sur des beach-breaks bien abrités où surfeurs et jet ski se côtoient…

 

 

Il commence à se faire tard mais on décide de pousser jusqu’à un spot à une vingtaine de km. On se perd dans un village en pleine fête basque. Pas de doute, ici on affirme son identité mais on reste critique vis-à-vis de l’ETA, quelques graffitis en témoignent.

 

 

 

 

 

Ici on trouve une petite embouchure de rivière qui reçoit modérément la houle…

 

 

C’est la grosse lutte mais on finit par trouver un petit coin de paradis où un reef produisant un peak droite/gauche donne bien envie. Seulement voila, les séries sont espacées et il reste quelques gars très bons à l’eau. Au fur et à mesure de l’après midi la motivation s’est émoussée et on ressent l’accumulation de la fatigue.

 

 

On finit par se retrouver à Mundaka, la vague déroule bien même si elle est un peu molle. Il reste du monde à l’eau et il fera nuit dans 1h30. On est bien naze alors on prend notre courage à deux mains. On se couche tôt et demain matin on se réveille à 5h pour être les premiers à l’eau. Après quelques tapas englouties dans un petit bar où le barman sert la bière dans des petits verres à moutarde et le vin « à l’ancienne » avec tous les verres de la tournée collés les uns aux autres, on se rentre timidement dans le camion alors que tout le monde se prépare à enchaîner toute la nuit. Des gens sortent d’un mariage et certains sont déjà drôlement amochés.

 

 

Comme les journées sont longues...

 

Il est 5h15 et le réveil sonne. Il a plut quelques gouttes cette nuit et le sol est légèrement humide. La session ne devrait pas être fantastique mais avoir Mundaka pour nous trois c’est quand même excitant… On se fait notre petit footing d’échauffement dans les rues en allant à l’eau alors que d’autres rampent sur les trottoirs à la sortie des bars. Bien qu’il fasse encore nuit à notre arrivée au port, il faut se rendre à l’évidence : il n’y a plus de vague… C’est pas possible, j’éclate d’un rire nerveux ! Et dire qu’on est passé devant tant de vagues magnifiques hier, on est vraiment trop cons. En plus un léger vent d’ouest souffle. Après 5mn à tergiverser, on se décide à passer au plan B.

 

Les deux autres décide d’aller se recoucher et quant à moi comme d’habitude, je ne peux pas dormir le matin. C’est pas grave, je me colle derrière le volant et je taille la route vers l’ouest direction la Cantabrie où on connaît quelques spots qui devraient bien marcher avec ce type de houle assez faiblarde et en plus protégés des vents d’ouest. Je traverse le village de Guernika où je croise quelques dizaines de personne qui discutent sur le coup de 6-7h du mat une bière à la main. La petite route serpente dans la campagne basque avant d’arriver à l’autoroute. Il pleut bien et ça n’est pas bon pour notre voyage. Mon chargement qui pionce allègrement à l’arrière sous la couette râle un peu lors du passage des ralentisseurs mais rien de grave.  En arrivant sur l’autoroute, un petit panneau indique un accident un peu plus loin. En effet, un couple déambule sur la bande d’arrêt d’urgence alors que leur voiture est sur le toit. Sur le périphérique de Bilbao c’est 5-6 voitures qui se sont fait des caresses. Le punk rock québécois rythme ma conduite sur cette autoroute ondulante. En passant sur un pont que je connais bien je constate avec satisfaction que la manche à air est verticale. La mer est bien calme, un peu trop mais de toute façon cette région est très abritée de la houle. Après un tunnel je jette un œil sur un spot de repli qui ondule légèrement, c’est bon signe.

 

Sur le coup de 8h on arrive au premier spot qui est très cher à Mika. Grosse déception pour ce dernier car c’est marée basse et il n’y a absolument rien. Je m’empresse de lui dire qu’on reviendra et qu’en attendant on peut aller checker les spots aux alentours qui peuvent valoir le détour. Un autre endroit reçoit pas mal la houle mais c’est le chantier à cause de la marée. On pousse plus loin et on débarque sur une petite crique qui reçoit sévèrement la houle. C’est bon, il en reste assez ! On remonte sur la colline pour trouver un spot qui marche mieux, on passe un pont minuscule à peine plus large que le camion et après un passage un peu 4x4 on a une vision hallucinante : une gauche parfaite déroule dans la baie à côté ! J’y ai déjà surfé par petite houle et c’était sympa sans plus mais là !!! Nous nous transformons en candidats du camel trophy et on arrive sur la falaise surplombant le spot.

 

Il y a trois gauches qui déroulent dans la baie. La première est petite et assez courte, la seconde un peu plus longue et déjà intéressante mais la dernière est manifestement la meilleure.

 

 

Le temps qu’on se mette à l’eau, deux espagnols squattent déjà la seconde. Pas de pb, on leur laisse. Le temps est gris mais déjà il ne pleut plus. Le plan d’eau est bien lisse et c’est un vrai plaisir de ramer. L’eau est translucide et la couleur du sable rend la mer d’un vert émeraude. Quelques poissons sautent alors que je rejoins le peak. Je passe devant les espagnols, je leur fais un petit salut et je prends une de « leurs » gauches pour me rapprocher de celle du fond.

 

La vague est très agréable, lisse, légèrement creuse, déroulant doucement et très longue. C’est du pur bonheur. Il doit y avoir environ 1m20, 1m50 dans les plus grosses séries. La planche de Flav me parait nettement moins nerveuse que la mienne, c’est vrai qu’elle a été shapée pour l’indonésie. Par contre dès que la vague accélère et se creuse, le round tail fait des merveilles. Ca me change mon style de surf. Certaines vagues ne sont pas parfaitement calées et Dam n’est pas en veine. Un peu comme moi l’autre jour à Seignosse, il n’arrive pas à bien se placer et se prend toutes les vagues qui ferment. C’est dommage car sur les bonnes on peut aller jusqu’au sable, soit plus de 100m ce qui pour un beach break est très honnête. Au bout de quelques temps, tout le monde trouve le rythme et les vagues s’enchaînent. Avec la marée qui monte il faut pas mal pomper pour passer certaines sections et on arrive même à se caler sous la lèvre près de la plage. Puis la première section se met à jeter vraiment et on se met à se faire enfermer dans le barrel ce qui, compte tenu de la clarté de l’eau, donne des visions à pleurer. Les décors est lui aussi splendide. Les falaises majestueuses qui bloquent le vent, la campagne avec ces odeurs de vache transportées par le vent offshore et les montagnes en arrière plan forment un tableau vivant qui vaudrait des millions à une vente aux enchères de surfeurs.

 

On ressort de l’eau quand la marée devient vraiment trop haute et que la vague ramolli. On ressort avec la banane collée à la gueule et après une grosse séance d’étirement on se met doucement en route pour les spots qui marchent à marée haute. Sur le chemin on croise un skatepark avec un joli bowl. Les spots sont malheureusement occupés par quelques surfeurs et les vagues moins belles que notre gauche isolée. On se décide à attendre que la marée redescende et je profite de ce répit pour aller essayer le bowl.

 

 

Malheureusement, il est très mal entretenu et le bitume recèle de petits pièges. Pour ne rien arranger quelques flaques d’eau résiduelles augmente la difficulté. C’est pas grave, il y a quand même moyen de se faire plaisir.

 

 

Il y a même de quoi s’envoyer en l’air. Bon, je suis pas un dieu en skate mais ça rappelle des souvenirs et les sensations sont marrantes.

 

 

On s’en retourne ensuite faire une sieste devant notre spot en attendant que la marée se cale. Dam nous sort de notre torpeur. Malgré un petit thermique qui s’est levé, la vague reste très jolie et le peu de monde à s’aventurer dessus est déjà sorti. On remet ça version super détente.

 

 

La session est encore une fois géniale et c’est Dam qui cette fois a le meilleur timing. Au fur et à mesure que la marée descend la vague se cale parfaitement et le vent en profite pour tomber. On se retrouve encore une fois devant une perfection irréelle…

 

 

Une fois de plus on a fait 6h de surf dans la journée et les corps implorent notre pardon. Pour les récompenser on leur offre une longue séance de yoga sur fond de coucher de soleil.

 

 

 

Trop fatigués pour faire chauffer un plat de pâtes, on va s’enfiler des bocadillos au village d’à côté.

 

 

On trouve un bon bar bien typique qui devrait nous permettre de nous exploser la panse.

 

 

Une fois dans le bar, le team accuse le coup et attend la bouffe mort de dalle !

 

 

Pour passer le temps et pour essayer de se fondre dans le paysage local, Mika tente de comprendre le fonctionnement du jeu de carte de nos voisins d’à côté.

 

 

 

Enfin de la bonne pitance !

 

 

Après avoir engloutit les délicieux sandwich à l’omelette ( !!), il faut bien une bonne cana pour faire descendre tout ça !

 

 

La nuit fait ronronner le camion et l’aube expulse le chameau de sa cachette. Les deux ânes préfères dormir une heure de plus, tant mieux ça me laisse le spot pour moi tout seul. Pour ne rien arranger c’est glassy et la couleur de l’eau est toujours merveilleuse. Entre 2 vagues je vais voir au fond vérifier que le sable est toujours aussi fin. La longueur des vagues est toujours aussi incroyable et je commence à vraiment avoir de bonnes sensations avec la planche de Flav. Les deux collègues me rejoignent et on se gave comme des porcs jusqu’à ce que la fatigue et la marée soient trop hautes.

 

 

Après, une dernière session pour se détendre on prend doucement le chemin du retour en se demandant si des fois on aurait pas rêvé…

 

Au passage, un petit regard sur Anglet où la Chine, l’Inde et Java se sont réunies pour surfer. C’est joli mais là c’est vraiment dangereux.

 

Ainsi s’achêve notre trip de Pentecôte, le dernier car l’année prochaine on sera au boulot. Enfin normalement…

 

 

Bobolechamo

"merci à toi pour cet énorme récit!ctutu"


Par mitirapa

 
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