Des vagues a couper le souffle pour un des meilleurs swell de 2003. Accrochez vos ceintures.
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L’Indonésie c’est la régularité. La houle s’écrase sur
une dalle de corail et donne une ligne parfaite, un tube profond, un souffle
dantesque. Nous sommes nombreux à y être allé et à revenir l’esprit plein de
rêve, en ne gardant que le meilleur du voyage. Il ne faut pas être dupe, la
régularité n’est que dans nos mémoires et la qualité de la vague varie en
fonction de l’orientation de la houle de la marée et des humeurs de la déesse de
la mer qui de son Jari Jemari lance des déferlantes à son bon
vouloir.

Depuis 1999 que je passe les deux mois de juillet et août
en Indonésie, G-Land est sans doute la vague qui m’aura offert la plus grande
diversité. Menacée par la construction d’une route et d’un centre hôtelier,
cette machine se situe dans une réserve naturelle de Java Est qui peut-être
visible depuis le Bukit (le sud de l’île de Bali) par horizon dégagé — ce qui
est relativement rare.

Chaque année, le "monstre", comme la nomme le vieux
local australien, m’a offert un visage différent. La première année je pensais
avoir été confronté au G-Land parfait. La vision de ce rasta australien sortant
d’un barrel les cheveux soufflés par le nuage d’eau recraché par la bête est
incrusté dans ma mémoire n’autorisant plus mon repos loin des côtes de l’Océan
Indien. La seconde année, la taille alla grossissante, ma confiance éprouvée, ce
fut donc le G-Land parfait ! Croyais-je… 2003.

Cette année, avec mon compère N@no, nous sautions dans le bateau pour le gros swell de l’été et ce
fut un G-Land déchaîné qui nous accueillit, rien à voir avec les deux premières
années. Des murs marins s’écrasant sur toute la longueur du dernier bowl dans un
désordre macabre, terrifiant et terriblement excitant. Ce jour, je vis passer
sous mes yeux tuméfiés un monstre sacré que personne n’osa dompté. Un mur d’eau
grossissant au fur et à mesure qu’il aspirait le liquide laissé à l’abandon sur
la dalle de corail mettant à nu ce matelas épineux n’ayant rien à envier aux
lits moisis de la caserne militaire de Limoges. Stupéfié sur le sommet de la
vague, j’observais Scardy, le hot local qui travaille pour le Jungle Surf Camp,
idéalement placé refusé de s’élancer.
Mon compère, resté au sec, comparera le
monstre à une célèbre vague tahitienne… Septembre 2003, et un autre G-Land,
parfait, déroulant sur la dernière section et en rien comparable à la session du
mois d’août. G-Land parfait ? Sans doute… Surtout pour les quelques élus
inscrits à cette compétition qui vida les lieux des malheureux touristes ayant
choisi cette semaine pour affronter la bête.

L’instant a été immortalisé par Gene, mon
compère russe vivant en Indonésie, et monté par mes soins.







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Mais ce fut durant l’été 2002 que G-Land
offrit le swell le plus majestueux, laissant au rang de lointain souvenir toutes
les images passées, seul le rasta ayant survécu à la perfection 2002. Allongé
dans mon hamac, la veille de quitter la réserve pour rejoindre la vague de
Padang, plongé dans une lecture passionnante se déroulant dans l’hiver
saisissant de St Petersbourg, je ne levais les yeux vers l’horizon que quelques
heures plus tard lorsque le vieil Australien me lança : "Paxcou, you should
stay, you’re going to see The Monster". Je me redressais et alors que le soleil
se couchait je découvrais des lignes sans nom s’abattre sur ce qui allait être
le lendemain le plus formidable terrain de jeu. Il ne fallut que deux mots pour
convaincre mon illustre compagnon de voyage N@no de prolonger notre séjour. Scardy cet été-là
aura surfé son meilleur G-Land de ces cinq dernières
années.



Paxcou - Images Gene -
N@ano et Paxcou