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Trip surf au portugal - Oct 2003
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Le récit, par Butch de notre voyage, début Octobre au Portugal... De beaux souvenirs.

En préambule à cet article, je dois préciser quelques points:

A la base, la rédaction de ce texte aurait dù être un travail commun, Butch devant me faire part de sa prose que j'aurais complétée. Or, son texte me plait tellement que je ne vois pas de raison d'y faire le moindre ajout.

Ce voyage a été un enchantement, le Portugal reste un pays qui a une place spéciale dans mon coeur et Butch est devenu, en plus d'un contact sympathique sur le forum de S4A, un ami que j'espère garder longtemps et avec qui je souhaite vivre encore de nombreuses aventures.

Je tiens à remercier Mitirapa, je suppose en notre nom commun, de l'opportunité magique que son petit site a pu provoquer.

Et pour finir (c'est comme aux Césars ici?) je précise que toutes les photos du Portugal et toutes celles d'Anglet ne sont pas dans l'article...

Vous pouvez les trouver sur le site de Boards: http://cblv.free.fr

Les liens vers les albums:

Portugal: http://cblv.free.fr/photos/thumbnails.php?album=25

Anglet: http://cblv.free.fr/photos/thumbnails.php?album=26

 

 

Trip Portugal !

 

S4A - Juillet

Au hasard d’une discussion via internet, avec Lob nous formons le projet d’aller Portugal en octobre.

Mais à la veille du départ certains doutes m’accablent … J’ai rencontré Lob une seule fois, je connais bien le pseudo mais qu’en est-il de l’homme ? Nous devrons passer 10 jours à surfer ensemble mais aussi à boire, manger, dormir … la promiscuité est quelquefois source de conflits.

 

Bordeaux - 3 octobre

Je part du principe que le plus gros risque est de ne pas en prendre. C’est ce que je me ressasse durant les 6H de train qui me séparent de Bordeaux. Lob m’accueille à la gare, nous sommes surexcités à l’idée du départ.

Tout est devant nous, l’aventure est à écrire.

Après un bref crochet par Anglet, en cas de session inopinée d’avant départ, direction l’Espagne.

Là, Sierra et Pampa se succèdent, monotone, répétitive, à l’écœurement … puis apparaissent les forêts d’eucalyptus et de pins.

Nous touchons Figueira da Foz en début d’après-midi.

Buarcos est à plat. Le Stormrider nous aurait-il menti ?

C’est parti pour Peniche. Après les parfums d’eucalyptus, ça remugle la pestilence penichienne (conserverie de poisson) : Portugal, terre de constraste.

 

Baleal

Première session portugaise. Nous sommes les premiers à l’eau.

Il est prévu que le vent monte, alors on veut en profiter aux premières heures du jour. Pour moi c’est la découverte de vagues rapides sur lesquelles le take-off ne supporte aucune hésitation, au risque d’aller bouffer du laminaire, et le laminaire au Portugal, il est nourrit aux stéroïdes.

Peniche - Baleal

Lob s’élance et disparaît derrière l’écume, ses ailerons et son bras arrière surgissent successivement et des spray d’écume s’irisent au soleil levant.

Viva Portugal !

 

Ribeira d'Ilhas

Playstation, Nokia, Billabong, 4 mecs à l’eau et une belle droite… la seule belle droite protégée du vent et inaccessible pour cause de compétition… quel étrange sport dont la promotion peut passer par l’interdiction de pratiquer … Lycra rouge et combarde noire, Justin Mijuca fait son numéro. Quel formidable surfer capable de générer de la vitesse sur toute les sections de la vague et s’envoler en aérial sous les cris du public.

Championnats du Portugal - Ericeira

Pour nous, ce n’est que partie remise … il est temps de descendre plus au sud !.

 

Restaurant Marquês – Porto Covo – Tél : 269 905 036

Si il est une adresse incontournable au Portugal c’est bien le restaurant chez Marquês. Il est impératif de commander le Arroz de Marisco. Crabe, couteaux, araignées de mer, langouste, crevette, fruits de mer mijotés dans le riz et les épices. Délicieux.

Le ventre plein et la mine réjouis par la Cervejas, on refait le monde à grand coup d’éclat de rire.

Que du bonheur.

 

Porto Covo

Lob est inspiré ce matin. Il voit une vague là ou je n’assiste qu’à une explosion d’écume.

« On y va! » me dit-il. « Tu as l’œil du Kamikaze Johnny, et ça,  Buddy l’a bien vu ! »

Arrivé face au pic, un constat s’impose, sauf à se prendre un grand coup de barre d’écume dans la tronche mieux vaut « searcher » ailleurs.

 

Arrifana, nous voila !

Cette plage de sable en demi-lune est incroyablement surplombé par de hautes falaises. La route serpente jusqu'à la plage où un pic déroule en droite et gauche. Avide de surf depuis Ribeira, les neurones surchauffés par Kaophonic ( www.kaophonictribu.com ,  à n’écouter qu’avant la session).On se jette dans l’arène, mon premier vrai cutback le nose dans la mousse et retour  sur le glassy…

raaarhgg !

Arrifana, c'est beau !!!

Le soir, c’est pastasciutta au pesto préparée par mes soins - al dente la pasta ! – Nous avons même un invité belge rencontré lors de la session.

Un lune énorme étale sa pâleur blanchâtre au gré de l’écume. Mon regard se perd dans le déferlement depuis la fenêtre du Combi. Bercé par le ressac je fais des rêves salés.

la Dream Machine

Là, au bout du Portugal, face à l’océan je réalise combien le surf peut changer une vie.

 

Au petit matin, Arrifana ne répond plus. On se tire plus au sud sans même le temps de boire un café. Des zones sauvages succèdent aux villages, telle que devait être la France il y a 40 ou 50 ans. Nous irons jusqu’au bout, mais rien n’y fait. Sauf à partir au Maroc, il faut se résoudre à remonter vers le nord.

 

Praia de Odeceixe

Lob est à nouveau inspirée. Il tient, de ses sessions médocaines, le goût de l’acharnement thérapeutique face à la barre. La suite de l’aventure m’apprendra qu’il ne renonce (presque) jamais. Il est d’ailleurs le seul au line up. Pour ma part, j’improvise une gauche qui à la reforme  difficile. Ce jour là, la vague ne vaut que pour le cadre, entre falaise et rivière. Magnifique.

La droite

 

Ça va être chaud !

En fin d’après midi nous sommes de retour à Ribeira d’Ilhas. Un soleil couchant dore le plan d’eau jusqu’à l’aveuglement. Quarante Pecos, à vue de nose, se dispute le pic. ça va être chaud !

Il faut savoir que le Portugais est très sympathique mais n’est pas prêteur de sa vague. Je suis époustouflé par le niveau à l’eau, des Tiago Pires partout. Les mecs rament à la vitesse de jetski, snakage garantis !

Je choppe une vague sans snaker. Take-off et au bottom j’arrive dans la grappe … demi-tour pour les éviter. Je fulmine. Ici toute vague perdu ne se rattrape jamais.

Lob part en late, définitivement en late, je vois la lèvre le recouvrir, allez zou,  laminaire’s party, dommage !

Mais le garçon a de la ressource : il parle le portugais. Il droppe un cousin de Tiago et part pour 100 m de ride poursuivie par les hurlements du local. S’ensuit une discussion avec une série de « Disculpe » et une moue « lobienne » étonnamment désolée.

Eh non il ne l’a pas vu, et non il n’a pas entendu les cris …

Révélation : Lob est sourd et aveugle quand il surfe.

Une décalée arrive enfin vers moi, c’est celle là ou jamais.

Putain ce que c’est bon !

 

Après la session, Tiktak Restaurant à Ericeira. J’ai commandé un plat. J’ai 4 assiettes sur la table. La générosité n’a d’égal que la gentillesse du serveur. Le Caneco de rigueur donne à nos sessions une autre dimension.

 

Coxos

La droite hurle son écume sur un reef noir aux dentelles saillantes. Plus de 2 M. à la série qui déroulent mécaniquement jusqu’au fond de l’étroite baie. Peu monde sur le pic.

J’en compte 10 et un onzième qui cherche à se mettre à l’eau depuis 10 minutes. Coxos fait envie, mais elle se mérite.

Lob hésite un instant. Pour ma part, je ne suis pas prêt.

Cette vague devient le but à atteindre, plus tard, un jour … il faut aussi une board adaptée et un leash résistant … il faut aussi - surtout -  une bonne paires, mais cela ne s’achète pas. Nous reviendrons. Pour l’heure, direction Peniche !

 

Peniche, ses hôtels 4*, ses vaches et son reef de Lagide.

Nous arrivons à Peniche en même temps que la houle. Le vent a cessé et le reef de Lagide génère une bonne grosse gauche au take-off  raide et au line up bien occupée.

Lob s’en charge, malgré les oursins. J’ai encore à l’esprit l’image de ses take-off backside défiant les lois de l’apesanteur et pour tout dire de l’esthétisme. Osé .

Je  choisie la droite, moins raide et moins peuplée. J’ai pris une dizaine de vagues, quand LA grosse série pointe le bout de sa crête à l’horizon.

La deuxième vague me paraît être la plus fat, je charge !  La descente est vertigineuse, et la sensation de vitesse similaire à celle du planche de windsurf… au bottom la vague n’a jamais été aussi haute mais je remonte sur sa face, l’appréhension au ventre et la crainte qu’elle ferme. La redescente vers le curl est l’occasion de toucher son flanc du bout des doigts. Un boost d’adrénaline crépite dans mon sang. J’exulte, elle ferme !

La droite de Consolaçao... Belle quand elle marche.

J’avais gardé le meilleur pour la fin.

C’est ma dernière session au Portugal.

 

Espagne - Lliencres

7 H. Il fait nuit, Lob saute du lit. Je m’en extirpe avec rancœur. Nous avons laissé l’été au Portugal, ici c’est un petit matin d’automne frisquet et humide qui nous surprend au réveil.

Une belle houle déferle en droite à 300 m du bord de piste. Une mauvaise nuit, le froid, la combarde mouillée de la veille et le nombre de canardage à venir sont autant de « bonnes » raisons de ne pas y aller.

Lob a décidé de surfer Lliencres. Il court déjà sur la plage et se heurte à une barre coriace. Il fait enfin demi-tour, sage décision …

Que nenni ! il contourne le reef et re-belote. Il passe et shoote cette vague. Les locaux s’arrêtent,  l’observent puis redémarrent en trombe pour d’autres spots.

Lob à Lliencres, au matin.

 

Y a le feu !

Nous quittons l’Espagne pour un stop à Hendaye où quelques droites poussives à souhait suffisent à nous convaincre de continuer notre route.

Passé St Jean de Luz, il semble que tous les spots s’activent. Lob fait des bonds sur son siège. Retenu par sa ceinture de sécurité, cramponné au volant, il ponctue chaque explosion de mousse par : « Putain, y a le feu ! »

L’arrivée sur la terrasse de Guéthary offre un spectacle hallucinant : sous un soleil ardent, pas loin de 50 surfers shootent la droite à … 3 mètres à grand coup de gun ! Et moi qui croyais surfer.

Respect !.

 

Anglet, 2m50, bien tassés !

La frénésie est palpable. Bien que je ne sois pas du cru, je sens cette surexcitation des « grands » jours. Mais, même avec tout mon courage, je comprends vite que ces vagues ne sont pas pour moi.

Je n’en ai ni le niveau ni la planche adaptée, en revanche pas question d’être spectateur, je me jette à la Barre et Lob aux Cavaliers. 2 vagues prisent en 1 heure mais deux bon gros morceaux bien creux, jusque à la plage. Ma sortie, à marée haute dans le backwash est plus qu’acrobatique, je me fais découenner et manque d’y casser ma planche.

Le couché de soleil est épique. La taille est son max et le niveau de surf élevé. Nous profitons du spectacle en nous rendant sur l’une des digues, au plus prêt de l’action. Douche salée garantie à la série.

Anglet, c'est beau !

 

Anglet - Les Cavaliers

Dimanche matin, réveil sous un ciel gris et pluvieux.

La houle s’est amortie, juste comme il faut pour saluer mon départ dans quelques heures. Je suis, avec Lob, le premier à l’eau. De belles séries ouvrent en gauche et en droite et je profite de ses derniers moments en saisissant toute les sensations que me procure la glisse.

J’écoute le grondement du shorebreak qui me rattrape, et le battement de mon cœur dans celui de la vague.

 

Epilogue

Pas loin de 4300 km parcourus en 10 jours dans 3 pays différents. Plus de 10 spots surfés et au moins le double chéckés. Jusqu’à 3 sessions par jour, dans de belles conditions et au milieu de quelques paysages de rêve. Aucun conflit pour la vague, et ce, où que ce soit.

Lob cherchait la session magique, j’ai eu un trip magique avec un retour en forme d’apothéose.

Aujourd’hui, je réalise à quel point, j’ai bénéficié de l’expérience quasi-scientifique de mon compagnon de voyage pour trouver des vagues. D’aucuns diront que nous avons eu de la chance.

 

« Le hasard ne frappe jamais par hasard » disait Prévert, j’en suis maintenant convaincu, pour le surf et l’amitié.


Par Butch et Lob

 
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