Si vous voulez en savoir plus sur ces 2 premières grosses sessions, lisez cet article ! Récit de Fred Basse faisant partie de ces 2 expéditions.
Episode 1 - 22 novembre 2002:
Depuis presque 15 ans plusieurs surfers du pays basque revaient de surfer ce reef. C'est celui pile en face du sémaphore de socoa. Le houle du 22/11/02 etait à 30', 18 secondes, donc quelque chose d'énorme.
Nous en rêvions surtout notre pote Peyo qui était revenu d'UK spécialement pour l'événement. Il avait loupé la session de la semaine précédente à Avalanche qui a fait couler pas mal d'encre. Bref il était là et c'était le jour J.
En arrivant sur la corniche avec Vincent, une série énorme a cassé, le vent etait un peu fort mais on décide de sortir. max et peyo sortent en premier mais des ennuis mécaniques les oblige à rentrer réparer.
On sort donc les premiers avec Yann Benetrix mon partenaire du jour, Vincent et Michel, puis Romu et Xavier pour les images et la sécurité.
C'est surement la première fois que des surfers vont au milieu de ces vagues. les premières images que nous avons sont hallucinantes, c'est une autre dimension. On ne se rend pas compte de la taille sans une echelle à coté.
On attend 20 mn Peyo car la première vague devait être pour lui, malheureusement le jet tarde à repartir. Vincent commence ,tracté par Michel, les deux autres jets sont positionnés pour la sécurité. On attend bien 10 mn avant qu'il se lançe sur la première ondulation. On ne le voit pas au take off car la vague précédente le cache. Quand il apparait, c'est indescriptible, c'est monstrueux et je pense que la vague dépasse les 25'. On est tous tendu et on le surveille, prêts à le récupérer si il tombe. Il finit la vague sans tomber.
La session qui tourne la page du surf dans le gros en Europe est lancée. Je n'ai pas encore vu les photos mais on parle de vagues aussi grosses qu'à Cortes bank. On surfera tous ( michel, vincent, yann, max, peyo et moi ) des vagues plus ou moins grosses (15' +++ à 25' +++) et l'expérience sportive et humaine est extraordinaire. Vincent shootera les plus grosses (il est bon pour le concour ou les dollars de billa) , je lance Yann sur celle qui sera peut être l'une des plus belles de la session.
J'imagine la tête des gardes sur le sémaphore de Socoa, avec leur jumelles et leur position , ils étaient aux première loges, surement inquiets pour ces fous.
J'aimerai juste préciser qu'une telle session se prépare, notre équipement est prévu pour une telle sortie, nous pratiquons le sport depuis plus de trois ans et nous nous connaissons bien. Une telle sortie ne se decide pas en 5 mn car c'est dangereux. Il est incontestable que nos vies sont en danger en cas de fautes graves.
Une echelle, quand vous êtes en ville à Hossegor, regardez la hauteur totale du restau le Piazzaoil, ou si vous etes au trois immeubles devant la nord au niveau de la statue, regardez le balcon du quatrième etage, imaginez vous en bas, même avec un jet , et vous partagerez un peu ce que nous avons vécu.
Episode 2 - 10 mars 2003:
C'était tout aussi extraordinaire que la première fois pour des raisons différentes. La peur est toujours présente mais aujourd'hui toutes les conditions étaient réunies pour une journée parfaite. Le swell était au RDV mais accompagné cette fois de soleil et d'un vent léger off shore.
Trois équipages, Max et Peyo (toujours de retour de UK), Yann qui retrouve son partenaire Seb, François Liets et Philippe Chevallier en milieu de session, Todd et moi même et enfin Pascal Vergne à la sécurité. Il manquait nos amis Vincent et Michel toujours sur Hawaii.
Cette fois nous avons réellement surfé les vagues grâce aux leçons de notre première session. Les cordes sont passées de 12 mètres à 20 m pour une meilleure sécurité, les planches sont toutes nouvelles allant de 7 à 10 kg shapées par Maurice Cole et Phi Phi Chevallier pour les équipages d’Hossegor. Les plus grandes font 6.6’ ce qui est très petit.
Je n’irai pas dans les détails de la session. Elle était extraordinaire, tous les surfers ont à nouveau pris des vagues et le sourire est était sur tous les visages. J’ai quelques petites anecdotes, Gibus de Soultrait le Redacteur en chef de Surf Session nous rejoint sur le spot à la rame. Gibus rêve depuis de longues année de venir voir de près ces vagues mais les places sont chères sur les jets, alors il a sorti son nouveau gun et l’a testé pour la rame. 20 mn pour sortir de Socoa et plus de 50 pour nous rejoindre à l’inside du spot. Essayez au milieu d’un océan aussi gros avec des courants dans tous les sens. Est il fou ? non il a la passion de notre sport.
Pascal Vergne de Salomon est souvent de nos sorties à Hossegor. Sans partenaire aujourd’hui (Pilule est à Tahiti, loin du goudron) il assurait notre sécurité. Puis Max le lance sur quelques vagues mais dès la première en milieu de session, il est aspiré par un monstre sous mes yeux. Avec Todd, c’est le début d’une intervention inutile, il ressort, Max le récupère et ils repartent. C’est le 1er « wipe out » de Belhara.
La taille des vagues était similaire à la première session mais nous étions confiants, les conditions climatiques aidaient considérablement. C’est toujours indescriptible et c’est aussi insurfable à la rame. Je pense que Gibus ne me contredira pas sur ce point. Belhara est et s’affirme comme un spot de surf tracté uniquement.
Nous avons découvert une autre vague, celle ci à la rame mais nous la gardons pour nous pour un de ces prochains swells.
Nous n’avons pas croisé une seule goutte de pétrole, cela ne veut rien dire. Hossegor en a encore, Guétary en avait hier, nous étions justes chanceux et heureux de profiter de ces vagues magiques.
On commence tous à redescendre de la session pour l'apprécier pleinement. Nous n'étions sûrement pas trop performants au travail aujourd'hui.
Je voyais les Pyrénées mais aussi la neige sur les montagnes. Que Belhara est beau avec du soleil.
Pour les photos, cette fois c'est Christophe Dimulle et Eric Chauché qui nous accompagnaient. Sur un bateau, il y avait aussi un cameraman pro de l'équipe d'Alain Gardinier. on aura donc sûrement des images. On attend les résultats et elles seront pour nous de beaux souvenirs.
Allez je vous en donne une de plus.....Nous étions tous impressionnés par la vitesse des vagues . Une fois l'équipier lâché, on se place derrière la vague pour assurer la sécurité. L'action prend quelques secondes ce qui laisse à la vague le temps de nous distancer d'au moins 50/70 metres. Or il faut rester coller à celle ci pour assurer l’équipier en train de surfer et le récupérer rapidement si il tombe. Il nous fallait accélérer à plus de 60 km/h et malgré cela nous étions un peu en retard. C'est dur à estimer mais l'ondulation se déplace entre 30 et 40 km/h. Quand nous surfions, c’est encore la vitesse qui était le plus impressionnant.
Quant à Gibus, il n’a même pas cherché à surfer. Ce n’était pas son objectif. Il a juste partagé et il a sûrement rêvé comme nous tous à chaque vague surfée.
Bonnes vagues à tous, petites ou grosses, profitez de vos moments de surf.
NOUVEAU: Vidéo visible à:
http://www.zumaprod.com/event/belharra.htm
